par RFI
Article publié le 22/06/2008 Dernière mise à jour le 22/06/2008 à 17:52 TU
Le chef de file de l'opposition zimbabwéenne Morgan Tsvangirai a annoncé dimanche son retrait de la course à la présidence jugeant « impossible » l'organisation d'un second tour « libre et équitable ». Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Tsvangirai met en avant la multiplication des violences électorales par les partisans et des milices armés du président Mugabe.
Au cours d'une conférence de presse, Morgan Tsvangirai, le leader de l'opposition, a confirmé que son parti ne serait pas présent au second tour de la présidentielle, prévu vendredi 27 juin, affirmant qu'il ne pouvait pas demander aux électeurs de « risquer leur vie » en votant.
«Nous avons décidé, au sein du MDC, que nous ne participerions plus à cette parodie de processus électoral illégitime et entaché de violences».
Il a ajouté que le président zimbabwéen Robert Mugabe « a déclaré la guerre en affirmant que les balles de fusil l'emportaient sur les bulletins de vote ». Morgan Tsvangirai fait allusion aux déclarations du président sortant qui refuse coûte que coûte de céder le pouvoir à l'opposition et qui a brandi vendredi la menace d'une guerre civile. Le chef de l'opposition a exhorté les Nations unies à empêcher un « génocide ».
Le Conseil de sécurité de l'Onu se réunit lundi
Depuis le 29 mars dernier, date du premier tour où l'opposition avait remporté les élections législatives et où le candidat de l'opposition était arrivé en tête de la présidentielle, le climat s'est passablement détérioré au Zimbabwe. Passages à tabac, tortures, arrestations, déplacements de populations se sont multipliés ces dernières semaines, en vue d'intimider les populations pour les dissuader de voter pour le MDC.
Ce dimanche matin encore, plusieurs centaines de jeunes de Zanu-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique, au pouvoir) ont réussi à empêcher la tenue d’un grand meeting de l’opposition prévu à Harare.
Dans la communauté internationale, depuis plusieurs jours des voix s'élèvent pour dire que le scrutin prévu vendredi n'est pas crédible en raison des violences. Alors que l'on avait annoncé que le président sud-africain Thabo Mbeki, plutôt proche du président Mugabe, a selon la presse zimbabwéenne tenté de convaincre son homologue zimbabwéen d'annuler le second tour pour former un gouvernement d'union avec son rival. Le Conseil de sécurité de l'Onu, lui aussi divisé sur la position à adopter, doit se réunir en urgence ce lundi.
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