par RFI
Article publié le 23/06/2008 Dernière mise à jour le 23/06/2008 à 17:55 TU
On attend pour bientôt la libération des quatre Français travaillant pour le groupe minier Areva dans le nord du Niger et qui ont été enlevés dimanche matin à Arlit, alors qu'ils se promenaient à pied. C'est le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ), le mouvement de rébellion touareg, qui a revendiqué cet enlèvement. Le MNJ a immédiatement assuré que les quatre français seraient très vite relâchés avec un message pour la direction du groupe industriel français, numéro un mondial du nucléaire civil. Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est en train d'effectuer les formalités auprès des autorités nigériennes afin de permettre l'envoi d'un véhicule qui récupérera les Français dans le camp du MNJ dans le massif de l'Aïr, à 1 000 kilomètres au nord de Niamey.
Selon nos informations, les quatre ingénieurs (trois 3 hommes et une femme) seraient bien traités et en bonne santé. Ils seraient également en contact régulier avec leur familles et Areva. La libération est en bonne voie, mais tant que les quatre cadres du groupe minier n'auront pas rejoint leurs familles à Arlit, personne ne souhaite trop s'exprimer. Comme traditionnellement dans ces affaires d'otages ou de prisonniers, c'est le CICR qui va coordonner cette libération. Le MNJ, qui a immédiatement revendiqué cet enlèvement, s'est engagé à accélérer la libération des quatre Français dans les meilleures conditions.
Le mouvement rebelle dément qu'il s’agisse d'un acte crapuleux comme l'a déclaré dimanche soir le gouverneur d'Agadez. Il s'agit, selon le chef militaire rebelle Aghali Alambo, d'adresser un message à Areva et au gouvernement français pour qu'ils fassent pression sur le gouvernement nigérien afin de résoudre la crise touareg. Et de préciser qu'il sera impossible de poursuivre la prospection et l'exploitation minière dans la région du nord Niger avant la résolution des problèmes dans cette région.
Depuis le début de la crise dans le nord du pays, le groupe nucléaire français, premier employeur au Niger, a pris des mesures de sécurité renforcées sur les sites miniers mais aussi lors des convois de yellow cake, le concentré de sables d’uranium, vers le port de Cotonou, au Bénin. C'est au cours d'une promenade dominicale que les quatre cadres d'Areva ont été enlevés dimanche matin, à Arlit, prés de chez eux. Le MNJ explique avoir préparé cette opération commando depuis un mois et démontrer par là leur capacité à perturber, sans violence, la présence des sociétés minières dans la région.
Le groupe Areva exploite depuis 40 ans deux gisements d’uranium au Niger, l’un à ciel ouvert à Arlit et l’autre souterrain à Akokan. En 2006, la production a été estimée à plus 2 200 tonnes de ce métal radioactif utilisé notamment dans les centrales électronucléaires. Le MNJ avait également enlevé, en juillet 2007, un cadre du groupe chinois CNEC (China Nuclear Engineering and Construction Corporation) qui a ensuite évacué son site de prospection situé à Teguidan Tessoumt, aussi dans le nord du Niger.
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