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Présidence française de l'UE

Six mois semés d’embûches

par  RFI

Article publié le 01/07/2008 Dernière mise à jour le 01/07/2008 à 17:36 TU

Le mandat de la France, qui vient de prendre jusqu’à fin 2008 la présidence de l'Union européenne, s’annonce plus difficile que prévu après le « non » des Irlandais au Traité de Lisbonne. Et ce mardi matin, un autre obstacle est venu de Pologne. Dans une interview publiée dans la presse, le président Lech Kaczynski a annoncé qu'il ne ratifierait pas le traité, un texte pour lui « inutile ». Mais au-delà de toutes ces difficultés institutionnelles, la France aura aussi fort à faire pour convaincre ses partenaires des réformes qu’elle préconise.

Le président français Nicolas Sarkozy, le 26 juin 2008.(Photo : Reuters)

Le président français Nicolas Sarkozy, le 26 juin 2008.
(Photo : Reuters)

Selon certains analystes en Pologne, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. La menace brandie par Varsovie de ne pas ratifier le Traité de Lisbonne s'arrêterait en fait aux déclarations, une sorte de protestation de façade non suivie d’effet, afin de montrer son importance au sein des 27.

Mais du côté français, on ne l'entend pas de la même oreille. En effet, ce revirement polonais s'ajoute à deux autres épines dans le pied du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

La première, c’est le « non » irlandais au référendum sur le Traité européen. La deuxième, c’est l'interrogation venue du coté tchèque. A Bratislava, on hésite à s'engager, le texte est actuellement étudié par la Cour constitutionnelle.

La réponse est attendue à l'automne mais là encore, comme pour la Pologne, les experts en république tchèque estiment que le gouvernement aurait, en fait, l'intention de ratifier le Traité.

Les obstacles vont s'accumuler

Octobre sera donc le mois de tous les dangers pour la présidence française de l'Union européenne. L'Irlande a promis de remettre son rapport. Y figureront ses propositions pour sortir l'Europe de l’impasse.

En attendant, Paris va s'activer autour de ses quatre priorités mais là encore, sur la Politique agricole commune (PAC), le pacte d'immigration et la défense, les obstacles vont s'accumuler.

Les 26 partenaires ont déjà émis des réserves, ils craignent une France trop va-t-en-guerre, même si lundi soir à la télévision devant les français, le président Sarkozy s'est montré beaucoup plus humble qu'il ne l'était encore en début d'année en parlant de ses nouvelles fonctions à la tête de l'Europe.  

La Pologne face au processus de ratification

« C'est un nouveau rebondissement dans l'histoire très mouvementée des relations Pologne-Union européenne. »

Lech Kaczinsky bloque la ratification du Traité de Lisbonne


La France inaugure ce jour sa présidence de l’Union européenne alors qu'un nouveau coup dur arrive de Varsovie avec le refus du président polonais, Lech Kaczinsky, de ratifier le Traité de Lisbonne.
Au moment de la préparation du Traité de Lisbonne, Lech Kaczinsky et son frère Jaroslaw, à l'époque Premier ministre polonais, avaient montré l'étendue de leur capacité de nuisance. Jusqu'au bout, ils avaient tenu bon, négocié âprement, ralenti les discussions, pour finalement obtenir toutes les concessions qu'ils demandaient.

Sur le fond, la Pologne ne devrait donc rien avoir à reprocher au Traité de Lisbonne. « La décision du président polonais n'est pas de même nature que le non irlandais. Le président polonais joue un jeu dangereux. Il ne peut pas s'opposer à son Parlement qui a approuvé le Traité de Lisbonne. C'est une péripétie de politique intérieure polonaise qui n'a pas du tout la même ampleur que le non irlandais, qui est là un non du peuple irlandais », a précisé Christian Franck, docteur en sciences politiques à l'université catholique de Louvain, en Belgique.

S'il s'agit bien de manœuvres internes, ce non du président polonais ne va pas faciliter la tâche de la présidence française de l'Union européenne. Lech Kaczinsky a déclaré qu'il était « désormais inutile » de signer le Traité de Lisbonne. Certains pourraient décider de lui emboîter le pas.

Dossier spécial

Logo officiel de la présidence française de l'Union Européenne

A écouter

Hans Stark

Politologue

« C’est un président qui a donné un coup de main à Mme Merkel, en 2007, pour la négociation du Traité de Lisbonne mais de là à revendiquer la paternité du Traité c’est aller un peu loin... ».

01/07/2008 par Heike Schmidt

Philippe de Villiers

Président du Mouvement pour la France

« La présidence française est devant un choix crucial : ou bien on continue avec le processus ressentie par les peuples comme une aliénation ou bien on initie un nouveau processus de retrouvaille avec les peuples et on construit une Europe proche des gens ».

01/07/2008 par Eric Chaurin