par RFI
Article publié le 01/07/2008 Dernière mise à jour le 01/07/2008 à 15:27 TU
Les jours du gouvernement mauritanien sont comptés. Il est sous la menace d'une motion de censure déposée lundi par 39 députés de son propre camp. Ces élus de la mouvance présidentielle, le Pacte national pour le développement et la démocratie (PNDD), reprochent au Premier ministre Yahya Ahmed el-Waghef d'avoir fait rentrer dans l'équipe gouvernementale d'anciens ministres du régime Ould Taya, associé aux idées de corruption et de gabegie.
Les auteurs de la motion ont l’intention d’établir des contacts avec toutes les forces politiques représentées à l’Assemblée nationale de Nouakchott, dont ceux de l’opposition. Pourtant, ils contestent l’ouverture de l’actuelle équipe gouvernementale à deux partis de l’opposition : les islamistes de Jemil Ould Mansour et les centristes de gauche de Mohamed Ould Moloud. Il s’agit de la première motion de censure, depuis que la junte militaire a rendu le pouvoir aux civils en Mauritanie, en 2007. Elle doit être soumise au vote dans les jours qui viennent.
« Cela prouve que chaque parlementaire est libre de faire ce qu’il veut, ce qu’il pense, moi je suis contre cette motion mais c’est un signe de bonne santé pour notre démocratie ».
Une motion de censure a besoin de 32 députés pour être déposée et de 48 pour être adoptée par l’Assemblée nationale mauritanienne qui compte 95 parlementaires. La Constitution donne au président Sidi Ould Cheikh Abdellahi le droit de riposter par la dissolution de l'Assemblée nationale. On en saura sans doute plus à son retour du sommet de l’Union africaine, qui se déroule depuis lundi à Charm el-Cheikh, en Egypte. Le Premier ministre Yahya Ahmed el-Waghef avait été nommé en mai dernier.