Article publié le 03/07/2008 Dernière mise à jour le 03/07/2008 à 20:40 TU
Ingrid Betancourt (c) retrouve ses enfants, Mélanie (g) et Lorenzo (d), à Bogota, le 3 juillet 2008.
(Photo : AFP)
Avec l’envoyé spécial de RFI à l’aéroport de Bogota, Eric Samson
Ingrid Betancourt était tellement pressée, qu’en fait, elle n’a pas attendu que ses enfants descendent de l’avion. Dès que la passerelle mobile s’est approchée de l’appareil et que la porte du Boeing a été ouverte, Ingrid Betancourt s’est précipitée sur les marches, elle est montée jusqu’à l’entrée de l’avion.
On l’a vue embrasser quelqu’un en haut –on ne voyait pas trop qui c’était– et puis Ingrid est rentré dans l’avion. Ce sont des images qu’ont pu filmer nos collègues qui étaient à l’intérieur de l’avion, mais que, sur le moment, on n’a pas vu, étant sur le tarmac de l’aéroport.
Donc c’était un moment très fort en émotion, mais relativement privé. Ingrid Betancourt nous avait dit qu’elle ne savait pas trop ce qu’elle allait dire à ses enfants, qu’elle n’avait qu’une envie : les serrer dans ses bras.
Donc une Ingrid Betancourt que nous avons vue beaucoup plus élégante, bien habillée, qui aujourd’hui était en pleine possession de ses charmes, que l’on a vue hier en treillis et qui pourtant n’a dû dormir que quelques heures.
Elle est arrivée à 3 heures chez sa mère. C’est donc un grand moment d’émotion d’Ingrid Betancourt, les retrouvailles avec sa mère, un moment dont elle rêvait depuis 6 ans, 4 mois, et 10 jours.
La sénatrice n’oublie pas son engagement politique
Ses deux enfants ont parlé de leur amour pour leur mère, mais ils ont aussi très clairement indiqué que le combat devait continuer pour tous les otages encore détenus.
Ingrid Betancourt a immédiatement poursuivi en indiquant qu’il fallait absolument, par exemple, créer un « Front régional ». Elle a demandé au président vénézuélien Hugo Chavez –qui est très critiqué ici en Colombie– de continuer ses efforts, d’essayer d’obtenir de nouvelles libérations unilatérales auprès des FARC.
Elle a demandé au président de l’Equateur, Rafael Correa, d’aider la Colombie à résoudre ses problèmes, tout en respectant la problématique interne de la Colombie.
Elle a demandé à la présidente argentine d’essayer elle aussi de prendre contact avec les FARC pour former un grand front mondial, pour mettre fin à la violence colombienne, ou, en tout cas, aux enlèvements. En tout cas un discours de nouveau très politique. Ça n’était plus la mère Ingrid Betancourt qui parlait, mais bien la femme politique.
Ministre des Affaires étrangères
«Entendre parler Ingrid derrière moi, c'est un miracle et un moment magique. Cela ne nous empêche pas de penser que d'autres sont encore prisonniers. La formidable force de la famille Betancourt va servir aussi à sauver les autres otages.»
France 2
«Cela a été une école très dure, mais je crois que je sors de cette école peut-être plus forte, peut-être plus humble, peut-être plus désireuse de donner le meilleur de moi-même.»
France 2
«Je crois que je suis profondément différente, en étant toujours la même...»