par RFI
Article publié le 06/07/2008 Dernière mise à jour le 07/07/2008 à 15:11 TU
La France a fait de la lutte contre le réchauffement climatique l'une des priorités de sa présidence.
(Photo : AFP)
« Le pari impossible a peut-être, peut-être une petite chance d'être gagné » : la réaction de Jean-Louis Borloo, le ministre français du Développement durable, résume à elle seule les espérances, mais aussi les inquiétudes des Etats membres.
Car les objectifs fixés par la Commission européenne en matière de lutte contre le réchauffement climatique sont ambitieux. Ce paquet de mesures est surnommé « 3 fois 20 » car la Commission propose que d'ici 2020, d'abord les Etats membres réduisent de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre, par rapport aux émissions de 1990. La part des énergies renouvelables devra également atteindre 20% de toute l'énergie consommée dans l'Union européenne. Enfin, les 27 devront réduire leur consommation énergétique de 20%.
Ces objectifs n'ont rien de contraignant pour le moment. Mais la France, qui préside l'Union européenne, s'est fixé pour mission d'obtenir la signature des 27 Etats membres d'ici la fin de son mandat, en décembre prochain.
Le pari est risqué. Mais si l'Union européenne se met d'accord, son influence sera considérable dans 3 ans lors de la renégociation du traité de Kyoto, qui règlemente les émissions de gaz à effet de serre pour une bonne partie des Etats de la planète.
La disgrâce des biocarburants |
Lors de la cloture du sommet informel des ministres européens de l'Energie ce samedi à Paris, les 27 ont pris leurs distances par rapport aux biocarburants en affirmant que contrairement à ce que prétend Bruxelles, en réalité, aucun objectif n'avait été fixé pour leur utilisation dans les transports. L'objectif fixé par la Commission européenne est pourtant clair : à terme, 10% de l'énergie consommée dans les transports devrait provenir des biocarburants. Eh bien non, selon les 27, en fait, les transports européens devront utiliser 10% d'énergie renouvelable, dont les biocarburants - qui n'en représentent qu'une partie. Mais ce n'est pas un changement de politique, il y a simplement eu erreur de lecture, pour Jean-Louis Borloo, le ministre français du développement durable : « Les Etats membres n’ont pas changé d’avis, ils ont juste réalisé que la proposition de la Commission, et à laquelle ils avaient donné leur accord, c’était 10% d’énergie renouvelable dans les transports, et non pas 10% de bio-carburants », a expliqué le ministre à des journalistes un peu surpris. Ce virage à 180 degrés est peut-être surtout la conséquence des inquiétudes et des doutes exprimé par certains Etats membres, lors de ce sommet informel, sur la véritable solution de rechange que représentent les biocarburants pour lutter contre les gaz à effet de serre. C'est ce qu'à implicitement reconnu Jean-Louis Borloo :« La vérité c’est que pendant des années, la seule solution c’était les biocarcurants, c’est pour cela que tout le monde a parlé des biocarburants, c‘était juste pratique... En réalité, on voit bien qu’on est en train de changer à toute vitesse… » Désormais donc pour l'Union européenne, les biocarburants ne sont plus la solution miracle pour lutter contre le réchauffement climatique... même s'ils restent actuellement la principale source d'énergie renouvelable utilisable pour des véhicules. |