par RFI
Article publié le 10/07/2008 Dernière mise à jour le 10/07/2008 à 08:29 TU
L'ambassadeur de Chine en France a été convoqué mercredi au ministère français des Affaires étrangères, après sa mise en garde contre les « conséquences graves » qu'aurait une éventuelle rencontre entre Nicolas Sarkozy et le Dalaï Lama lors de la visite en France du chef spirituel des Tibétains. Pour l'ambassadeur, cette rencontre serait considérée comme une ingérence dans les affaires intérieures chinoises. Kong Tchuan a réaffirmé que son pays est « fermement » opposé à cette entrevue. Pour Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, la France rejette les pressions, d'où qu'elles viennent. Malgré l'annonce de la venue de Nicolas Sarkozy à Pékin pour assister à la cérémonie des Jeux Olympiques et le fait que Hu Jintao a salué la « décision correcte » de son homologue, le climat reste tendu entre Paris et Pékin.
Mardi dernier, l'ambassadeur de Chine en France reçoit la presse française et lui rappelle, entre autres, la position de son pays sur le Tibet et sur le Dalaï Lama. En deux mots : « souveraineté chinoise » et « non-ingérence extérieure ». Mais il déclare également qu'une rencontre entre le président Sarkozy et le Dalaï Lama, attendu en France le mois prochain, aurait des « conséquences graves » sur les relations bilatérales.
Le lendemain, le président de la République a annoncé qu’il assistera aux cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, et d'autre part, le ministre français des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Chine à Paris pour lui dire tout le mal qu'il pense de ses déclarations de la veille. « Pas de pressions », dit en substance Bernard Kouchner.
Fin de l'entretien, l'ambassadeur quitte le Quai d'Orsay. Il monte dans sa voiture, il descend de sa voiture aussitôt et il se dirige vers la presse et il déclare que le président de la République n'a pas décidé de ne pas rencontrer le Dalaï Lama, lorsqu'il viendra en France au mois d'août. Il ne s'y est manifestement pas engagé. « Nous sommes fermement contre ce genre de rencontre », a martelé Monsieur Kong Quan.
Si c'est un « incident diplomatique », il est mineur, mais il traduit tout de même l'irritation des uns et des autres : il y a eu les déclarations, il y a eu une convocation, et il y a eu la réaction de l’ambassadeur de Chine. C'est donc un incident certainement mineur mais qui confirme tout de même bien que la crispation est durable sur ce thème, pour les Chinois et entre les Français et les Chinois en particulier.
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