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France / Afrique

Nouvelle plainte contre 5 chefs d’Etat africains

par  RFI

Article publié le 11/07/2008 Dernière mise à jour le 11/07/2008 à 05:59 TU

Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, dépose une nouvelle plainte pour « recel de détournement de biens publics » contre 5 chefs d'Etat africains : le Gabonais Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou Nguesso, l'Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema, l'Angolais Eduardo Dos Santos et le Burkinabè Blaise Compaoré. L'ONG les accuse de posséder en France des biens immobiliers financés par de l'argent public détourné. Ces accusations figuraient déjà dans une première plainte déposée l'an dernier par d'autres associations et qui avait entraîné l'ouverture d'une enquête sur le patrimoine de ces chefs d'Etat mais qui avait été classée « sans suite » cinq mois plus tard.

De haut en bas : le Gabonais Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Burkinabè Blaise Compaoré, l'Angolais Eduardo Dos Santos et l'Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema. (Photos : AFP / Montage RFI)

De haut en bas : le Gabonais Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Burkinabè Blaise Compaoré, l'Angolais Eduardo Dos Santos et l'Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema.
(Photos : AFP / Montage RFI)

La plainte de Transparency International ressemble de très près à celle déposée l'an dernier par les associations Sherpa et Survie. La petite différence, c'est que cette fois l'ONG se réfère à l'enquête policière qui a été menée en France après le dépôt de la première plainte.

Selon nos informations, la police judiciaire a entre autres recensé en France 17 propriétés et 11 comptes bancaires au nom du président gabonais. Elle a aussi répertorié par exemple une quinzaine de villas et appartements propriétés du président congolais et de sa famille. Ils ont en revanche collecté peu d'informations contre les présidents angolais et burkinabè.

Pour l'ONG, il n'y a aucun doute, ces biens n'ont pas pu être acquis grâce aux seuls salaires des chefs d'Etat.

Joints par RFI, les avocats d'Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso rappellent eux que posséder un bien n'est pas une infraction. Ils estiment aussi que la France n'a pas à juger la gestion des finances publiques d'autres pays. Ils dénoncent enfin un coup médiatique et soulignent que la première plainte a finalement été classée « sans suite » l'an dernier.

Patrick Maisonneuve

Avocat du président gabonais Omar Bongo

« Il y a plus d'un an maintenant, les premières plaintes ont fait l'objet d'une enquête confiée à la brigade financière, service le plus compétent que nous ayant en matière financière dans ce pays, qui a conclut qu'il n'y avait pas de délit. » 

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11/07/2008 par Sarah Tisseyre


A l'époque, le parquet avait estimé qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour parler d'infraction. Pourquoi changerait-il d'avis ?

L'objectif des plaignants est ailleurs. Ils espèrent déposer une autre plainte en obtenant de se constituer partie civile. Cela permettrait d'ouvrir une instruction pour mener une enquête plus approfondie.

Daniel Lebègue

Président de Transparency International France

« L'objectif principal de Transparency International est d'obtenir la restitution aux contribuables d'avoirs qui à l'évidence ont été détournés. »

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11/07/2008 par Sarah Tisseyre