Article publié le 13/07/2008 Dernière mise à jour le 13/07/2008 à 15:38 TU
Après de nombreuses tractations pour mettre sur les rails son projet, le président français Nicolas Sarkozy va lancer avec faste dimanche l'Union pour la Méditerranée.
(Photo : Reuters)
Jusqu'au bout Nicolas Sarkozy se sera battu pour la réussite de son sommet. Jusqu'au bout et jusqu'au Japon où en marge du G8, lundi dernier seulement, l'Algérien Abdelaziz Bouteflika lui confirmait enfin sa présence bientôt imité par le Turc Tayyip Erdogan.
Hormis le Premier ministre belge Yves Leterme, retenu par les négociations sur la crise politique dans son pays, à l'exception d'un colonel Kadhafi à peine regretté et de l'absence remarquée du roi du Maroc Mohammed VI, qui a dépêché au dernier moment son frère, le prince Moulay Rachid, pour cause d'agenda « surchargé », tous ont répondu présent.
Ils sont venus assister à la naissance d'une Union pour la Méditerranée qui n'est plus tout à fait l'Union méditerranéenne lancée lors du discours de Toulon le 7 février 2007 par le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy.
Entre-temps l'Europe, l'Allemagne en tête, a obligé le président français au compromis en mars dernier. « Pas d'Union sans l'Union », a expliqué Angela Merkel à un Nicolas Sarkozy qui aurait bien fait sans Bruxelles et avec les seuls pays riverains de la Méditerranée.
Désormais il ne s'agit plus d'enterrer mais de donner un second souffle au processus de coopération euro-méditerranéenne de Barcelone : la parité nord-sud en plus, une coopération autour de projets concrets comme la dépollution de la Méditerranée, un plan solaire ou l'amélioration de l'accès à l'eau potable avec une coprésidence.
Les sceptiques sont nombreux mais ils sont présents. Et Nicolas Sarkozy a cette ambition chevillée au corps pour la France et pour l'Europe : celle de jouer un rôle dans le processus de paix au Proche-Orient. Avec cette véritable première un Syrien Bachar el-Assad et un Israélien Ehud Olmert assis la même table. Du jamais vu...
Un sommet sous très haute surveillance
Pas moins de 18 000 gendarmes et policiers sont déployés à Paris depuis l’arrivée des chefs d’Etat et de gouvernement.
Deux à trois cents policiers français ne font que de la protection rapprochée de chefs d'Etat. Ces policiers d'élites du SPHP, le Service de protection des hautes personnalités, travaillent bien sûr conjointement avec leurs homologues étrangers qui ne quittent jamais leur président ou leur roi.
Voilà pour la protection rapprochée plutôt discrète ensuite beaucoup plus visibles dans les rues de la capitale des milliers de policiers en uniforme : l’élite de la police et de la gendarmerie le RAID et le GIGN, des gendarmes mobiles, des CRS, des policiers de la sécurité publiques ou encore des policiers des services de renseignements et sur la Seine la brigade fluviale.
Les hôtels de luxe de la capitale où sont logés la plus part des chefs d’Etat sont aussi sous très haute surveillance.
Le Grand Palais qui accueille le sommet a été nettoyé par les différents services de déminage : les jardins, les portes d’accès, les tribunes, les estrades, les micros ont été plusieurs fois vérifiés.
Les responsables de la sécurité sont donc prêts mais redoutent deux événements : un éventuel bain de foule improvisé par le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy et la présence dans la foule d’un déséquilibré qui pourrait vouloir faire parler de lui comme lors de l'attentat sur les Champs-Elysées contre Jacques Chirac il y a six ans.
« …La quasi-totalité des chefs d’Etat arabes, la totalité des chefs de gouvernement européens et Israël à la même table, dans la même salle pour la même réunion (…) ça veut dire que la Méditerranée à appartient à tous ».