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Soudan/Justice internationale

Un mandat d'arrêt requis contre le président Omar el-Béchir

par  RFI

Article publié le 14/07/2008 Dernière mise à jour le 14/07/2008 à 13:40 TU

Le président soudanais, Omar el-Béchir(photo : AFP)

Le président soudanais, Omar el-Béchir
(photo : AFP)

Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a réclamé lundi à La Haye aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre le président Béchir pour « génocide » au Darfour (ouest du Soudan). Après cette annonce, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon attend du Soudan qu'il assure la sécurité des personnels des Nations unies. La Maison Blanche a déclaré de son côté que les Etats-Unis allaient examiner la demande de mandat d'arrêt contre le président soudanais et appelé toutes les parties au calme.

Le communiqué dans lequel le procureur de la CPI a annoncé ces poursuites est extrêmement clair sur ce qui est reproché au président soudanais. Luis Moreno Ocampo estime avoir réuni assez de preuves pour dire que « Omar El-Béshir a échaffaudé et exécuté un plan visant à détruire une grande partie des groupes four massalit et zaghawa en raison de leur appartenance ethnique ».

Ces trois ethnies sont les trois plus importantes ethnies « africaines » du darfour, et celles qui ont le plus souffert des massacres qui ont eu lieu depuis 2003 dans l'ouest du Soudan, après l'éclatement de la rébellion.

Mesure extrêmement symbolique

Selon Luis Moreno Ocampo, le projet n'était en fait pas uniquement de réprimer la rébellion... D'après lui, le président soudanais a pris le prétexte de la lutte contre l'insurrection, mais en fait il visait le génocide. Il a, selon la CPI, cherché à soumettre les 2 millions 450 mille déplacés à des conditions qui ne pouvaient qu'entraîner leur destruction physique.

Quelles vont être les suites maintenant ? La chambre préliminaire doit examiner les éléments de preuve dont dispose le procureur et dire si elle estime nécessaire de voir comparaître le président soudanais devant la Cour. L'accusation demande la délivrance d'un mandat d'arrêt. C'est une mesure extrêmement symbolique mais dont le succès est très hypothétique. Le Soudan s'est jusqu'ici refusé à livrer un ministre et un chef janjawid sous le coup de mandats d'arrêts internationaux. Et il a d'ores et déjà rejeté cette demande d'inculpation.