Article publié le 13/07/2008 Dernière mise à jour le 14/07/2008 à 09:15 TU
Le président Omar el-Béchir (d), lors de la réunion d'urgence du gouvernement soudanais.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Khartoum
Ici à Khartoum, la rue n'est pas indifférente à ce mandat d'arrêt qui risque demain lundi de toucher le président Béchir. Cet après-midi, des milliers de personnes ont défilé à Khartoum, criant des slogans : « A bas les Etats-Unis » ou encore « Nous sommes prêts à mourir pour notre président ».
A noter toutefois que cette manifestation était très organisée, notamment par le syndicat des étudiants du Congrès national, le parti du président Béchir.
Côté politique, les réactions sont nombreuses. Par exemple le ministre soudanais de la Justice, Abdel Bassit Sabderat, pense que la CPI ne vise pas seulement le président Béchir à travers cette attaque, mais aussi tout le peuple soudanais.
Plus tard dans la journée, au sortir d'une longue réunion de crise d'au moins quatre heures et présidée d'ailleurs par le président Béchir lui-même, Zahawi Ibrahim Malek, le porte-parole du gouvernement, a affirmé que ce genre d'attaque diplomatique contre le Soudan risquait de mettre le feu aux poudres dans le Darfour.
Le porte-parole a toutefois précisé que le Soudan était très attaché à la région du Darfour, et naturellement aussi au processus de paix en cours. Il a enfin ajouté que le gouvernement ferait tout, et quoi qu'il advienne lundi, pour que ce processus continue jusqu'à son terme. Voilà ce qu'on peut dire des dernières évolutions ici à Khartoum, à la veille de la publication officielle de la fameuse liste. (Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, doit donner lundi de nouvelles « preuves » de crimes commis ces cinq dernières années contre des civils au Darfour et « nommer » ceux qui en sont responsables).
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