par RFI
Article publié le 15/07/2008 Dernière mise à jour le 15/07/2008 à 07:38 TU
Pour Roche, troisième groupe pharmaceutique mondial, il s'agit d'une question de perspectives. En l'état actuel des choses, continuer les recherches ne vaut pas la peine, selon Claudia Schmidt, porte-parole du groupe : « C'est surtout par rapport au bénéfice qui peut être attendu pour les patients. On s'est rendu compte que mettre les produits sur lesquels nous travaillons dans 6 ou 7 ans sur le marché ne valait pas le coup. Ces produits n'auraient pas apporté grand chose par rapport à ce qui existe déjà . Il arrive un moment où il faut évaluer si les recherches seront assez fructueuses ou non.»
Ce désengagement n'étonne pas Hugues Fisher, de l'association Act'up.
Membre d'Act'up et de TRT5, un collectif d'associations sur le traitement et la recherche contre le VIH.
« Tout le monde parle de l'hypocrisie de Roche...Le laboratoire Roche a commercialisé des produits innovants dans le sida, il ne les a jamais découverts... Il y a une fatalité chez Roche à être très malin pour découvrir des nouveaux talents et à réussir à les gâcher très vite...»
Responsable des essais cliniques à l’Agence nationale de recherche sur le sida
« C'est une nouvelle décevante. Mais il y a une compétition extrêmement forte entre les laboratoires pharmaceutiques... Mettre sur le marché de nouveaux médicaments devient extrêmement difficile et risqué sur le plan économique...»
L'année dernière, Roche avait notamment dû retirer du marché des lots contaminés, rendant indisponible pendant près d'un an l'un de ses traitements anti-VIH. Des difficultés propres au laboratoire donc, car la recherche de nouveaux traitements, très rentables, n'est pas délaissée de manière globale. De nouveaux groupes se sont récemment lancés dans la course, à commencer par Pfizer, le numéro un mondial.
Beaucoup plus incertaine, la recherche d'un vaccin n'est elle actuellement financée que par des fonds publics.