par RFI
Article publié le 18/07/2008 Dernière mise à jour le 18/07/2008 à 13:01 TU
Le 14 mars 2008 : dernière poignée de main entre le président soudanais, Omar el-Béchir (gauche), et son homologue tchadien, Idriss Déby (droite), avant la rupture des relations diplomatiques.
( Photo : Reuters )
Les autorités soudanaises proposent au Tchad une reprise des relations diplomatiques rompues en mai dernier. Elles l'ont annoncé lors de la réunion du groupe de contact Tchad-Soudan qui a eu lieu, ce jeudi, à Dakar. Une annonce qui intervient après la mise en cause du président el-Béchir par la CPI... et alors que la saison des pluies rend de toute façon une action armée plus difficile.
Il ne s'agit pour l'instant que d'une proposition soudanaise, mais c'est une annonce spectaculaire : le président soudanais, Omar el-Béchir a fait savoir qu'il était prêt à une reprise des relations diplomatiques entre son pays et le Tchad.
C'est un retour en arrière, puisque c'est le Soudan qui avait rompu les relations diplomatiques en mai dernier, juste après que des rebelles soudanais soient arrivés aux portes de Khartoum, dans la localité d'Omdurman. Les deux pays s'affrontent depuis 2005 par groupes rebelles interposés, et chaque avancée des rebelles tchadiens ou soudanais provoque un regain de tensions diplomatiques entre les deux pays.
Le Tchad, informé de cette nouvelle, en a simplement pris acte. Le ministre tchadien des affaires étrangères, Moussa Faki joint par RFI, parle d'une avancée positive, mais il indique qu'il y aura des conditions à la reprise de ces relations, notamment un engagement fort du Soudan pour qu'il « mette un terme à la destabilisation du Tchad ».
La proposition soudanaise intervient quelques jours après la demande, par le procureur de la CPI, d'un mandat d'arrêt contre le président el-Béchir. On peut se demander si les deux événements ne sont pas liés.
Ce qui est sûr par contre, c'est que la saison des pluies est engagée à l'est du Tchad. Et cette paix, donc, ne coûte pas grand-chose aux Soudanais : dans les mois à venir, vu l'état des pistes, les opérations des rebelles seront de toute façon beaucoup plus compliquées. La vraie question est de savoir ce qui se passera à la fin de la saison des pluies.
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