Article publié le 18/07/2008 Dernière mise à jour le 18/07/2008 à 20:38 TU
Les manifestants antinucléaires poursuivent leur action devant la centrale de Tricastin.
(Photo : AFP)
La présence de points de concentration en uranium dans une nappe phréatique proche d'une centrale nucléaire, dans le sud-est de la France, reste toujours inexpliquée. Dix jours après ce premier incident à la centrale du Tricastin, c'est à Romans-sur-Isère (Drôme)qu'une solution radioactive se retrouve dans la nature... Selon l'Autorité de sûreté nucléaire il n'y a pas de lien entre les deux et pas de conséquence pour l'environnement... Un point de vue que ne partagent pas les associations écologistes. Une réunion extraordinaire de la commission locale d'information du Tricastin s'est tenue, ce vendredi, pour parler de ces incidents.
Avec notre envoyée spéciale dans la région, Agnès Rougier
La réunion de la commission locale d’information du Tricastin (CIGEET) a pris fin dans une ambiance plutôt sereine malgré l’annonce de l’incident de l’usine de Romans-sur-Isère.
Directeur des activités industrielles et de transports à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
« L’Autorité de sûreté nucléaire a été avertie hier en fin d’après-midi par une usine de fabrication de combustible nucléaire située à Romans-sur-Isère, de la détérioration d’une canalisation. »
Il est vrai que tous les partenaires ont pu s’exprimer librement sur leur vécu de la suite de la pollution de la Socatri et de ses retombées.
« Sur Tricastin, on est sur une pollution avérée de l'environnement, des rejets énormes de radioactivité, et on dit : « c'est du niveau 1 ».
D’un côté, les représentants d’Areva ont reconnu publiquement leurs erreurs et ont pris acte des obligations de surveillance, de réparation et de communication, demandées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
De l’autre, les chiffres exacts de la contamination de la nappe phréatique du Tricastin, ont été donnés par les experts l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ce qui permettra aux élus locaux de les communiquer rapidement aux populations.
La dernière partie de la réunion a été consacrée à la pollution causée par les déchets nucléaires militaires enfouis sous une butte de terre, à l’air libre, sur le site de Tricastin. Cela constitue la première reconnaissance de ce qui s’est passé et de la réalité de cet enfouissement.
En revanche, ni les militaires du CEA (Commissariat à l'énergie atomique), ni Areva qui gère le site du Tricastin où se trouve la butte, n’ont voulu reconnaître leurs responsabilités dans l’évacuation de ces déchets polluants.
« Il a été décidé par l'Autorité de sûreté de défense de déménager le stockage des déchets nucléaires de la butte de terre au nord de Tricastin, à terme. »
Cette réticence, même si tout le monde se félicite d’une transparence qu’on n’avait rarement vue dans le nucléaire, est quand même un bémol pour cette fin de réunion.
Ministre de l'Ecologie et de l'Energie.
« Tous les cas d'anomalie permettent d'améliorer le dispositif. »