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Nucléaire iranien

Des progrès sur la forme, pas sur le fond

par  RFI

Article publié le 19/07/2008 Dernière mise à jour le 19/07/2008 à 16:25 TU

Le négociateur iranien Saïd Jalili. Au second plan, à droite, l'émissaire américain William Burns.(Photo : Reuters)

Le négociateur iranien Saïd Jalili. Au second plan, à droite, l'émissaire américain William Burns.
(Photo : Reuters)

A Genève, le négociateur iranien, Saïd Jalili, n'a pas donné de réponse à l'offre de compromis faite par le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, au nom du groupe des six qui tente de convaincre Téhéran d'abandonner son programme d'enrichissement d'uranium en échange d'une coopération nucléaire civile et de la levée des sanctions internationales. Solana le regrette mais compte sur une réponse dans quelques semaines. Pour la première fois en tout cas, un émissaire américain, le numéro 3 du département d’Etat, était présent.

Cela a été dit et répété. L'Américain William Burns n'était pas venu à Genève pour négocier mais pour témoigner par sa présence de la volonté de Washington de ne pas renoncer à trouver une sortie négociée à la crise ouverte il y a six ans déjà.

A sa manière, le négociateur iranien, Saïd Jalili, a adopté une posture équivalente. Il n'a rien signifié d'explicite au chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, chargé de jouer les missi dominici.

« Gel contre gel »

Et si pour les puissances mondiales impliquées dans le dossier nucléaire iranien il s'agissait à Genève de sonder les intentions de l'Iran, force est de constater que celles-ci se résument à la volonté affichée de parvenir à l'ouverture de négociations sans pour autant avoir à renier ses ambitions en acceptant sans plus attendre la proposition dite « gel contre gel », celui de leur programme d'enrichissement contre celui des sanctions internationales.

Au final, Américains et Iraniens campent donc toujours sur leurs positions respectives. Ils ont quand même fait le déplacement de Genève où personne ne s'attendait à ce qu'ils entrent dans le vif de négociations jusqu'à présent sans cesse reportées à demain. Mais tel est peut-être justement l'objectif.

Mohammad Reza Djalili

Professeur à l'Institut d'études internationales de Genève

«C'est vraiment une amorce de changement dans la politique américaine à l'égard de Téhéran.»

écouter 00 min 59 sec

19/07/2008 par Frédérique Genot