par Béatrice Leveillé
Article publié le 24/07/2008 Dernière mise à jour le 26/07/2008 à 04:40 TU
200 000 personnes sont venues écouter Barack Obama à Berlin, lui réservant un accueil digne d'une rock star.
( Photo : Reuters )
Jamais une élection américaine n’aura passionné autant de monde sur la planète. Incontestablement, Barack Obama suscite intérêt et sympathie. Sur les épaules de cet homme repose beaucoup d’espoir et de crainte. S’il dirige un jour l’hyper puissance américaine, ses décisions auront un impact sur la vie de tous les habitants de la planète. Les Européens, déçus par les deux mandats de George W. Bush, ne sont pas en reste. Ils attendent beaucoup d’un homme qui pourrait réconcilier un monde que son prédécesseur aura contribué à diviser et déchirer.
La grande question que se posent les Américains, mais aussi les Européens, est de savoir si le jeune sénateur de l’Illinois est à la hauteur de la tâche. Son manque d’expérience politique - il n’est sénateur que depuis trois ans - et diplomatique sont ses deux principaux handicaps.
Cette tournée internationale est donc cruciale pour Barack Obama. Ses porte-parole n’arrêtent pas de répéter qu’il s’agit de visites de travail et pas d’un show à l’américaine pour les caméras. Mais son éloquence, son charisme et sa jeunesse attirent les foules et il y aura eu au moins un show au cours de sa tournée puisqu’après ses entretiens avec la chancelière Angela Merkel et son ministre des Affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, il a prononcé un discours depuis la Colonne de la Victoire, dans le centre de la capitale.
Le Bild, le journal le plus lu d'Allemagne, s'extasie sur son « sourire rayonnant », son « discours clair » et « son optimisme ». « Les gens sont enthousiastes en le voyant passer », a déclaré le porte-parole de la police de Berlin. « C'est impressionnant », a-t-il ajouté, « un peu comme au passage de Michael Jackson ou d'autres popstars ».
Le message qu’il veut faire passer des deux côtés de l'Atlantique est séduisant mais peut-être pas au point d’entraîner de telles réactions. C'est, dit Barack Obama « l'occasion formidable de retrouver une convergence d'intérêts ».
Berlin, Paris et Londres, voilà en quoi consiste sa tournée européenne
Barack Obama ne se rend pas sur la ligne de front de la défense américaine en Pologne et en République tchèque où l’administration Bush a négocié le déploiement de missiles antimissile, probablement pour ne pas provoquer la Russie avant même d’être élu. Il reste en terrain facile. Le fait qu’il se soit opposé à la guerre en Irak et son hostilité affichée à ce qu’il appelle « les guerres stupides » le rend sympathique en Europe où les peuples étaient contre l’intervention militaire.
De récents sondages montrent que Barack Obama a plus de 70 % d’opinion favorable en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne, avec un record de popularité en France où il atteint les 84 %. Il est donc très attendu à Paris, notamment par le président français Nicolas Sarkozy qui le recevra au palais de l’Elysée pour parler des relations des Etats-Unis avec la France, mais sûrement aussi avec l’Union européenne qu’il préside jusqu’en décembre. Déjà en couverture des magazines français, Barack Obama est très apprécié au « pays black-blanc-beur » qui espère, peut-être plus que les autres, l’élection du premier président noir des Etats-Unis.
Enfin, c’est à Londres qu’il achèvera sa tournée internationale et qu’il pourra vraiment mesurer les retombées sur la campagne américaine d’une tournée qui devrait lui permettre d’étoffer sa stature internationale.
A écouter
« (Parfois) nous avons oublié notre destinée commune... Il y a eu et il y aura des différences entre Europe et Etats-Unis mais... nous avons des obligations communes. »
24/07/2008
« Avec l'audace stratégique qui caractérise sa campagne, il a attaqué de front ce qui apparaît comme son point faible : la politique étrangère. »
24/07/2008 par Anne Toulouse
« Barack Obama a donné aux Berlinois tout ce qu'ils voulaient entendre : il a invoqué les symboles, le blocus, le Mur de Berlin et tous les murs qu'il faut encore abattre aujourd'hui. »
24/07/2008 par Sylvain Biville
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