Article publié le 26/07/2008 Dernière mise à jour le 26/07/2008 à 11:13 TU
Des enfants vont se réfugier dans une école de Tripoli éloignée de la zone des des combats.
(Photo : Reuters)
L'armée a envoyé des hommes des chars et des blindés à Tripoli, la grande ville au nord du Liban. Des renforts sont encore en voie d'acheminement. Depuis hier, vendredi, neuf personnes ont été tuées. Parmi elles, un enfant de dix ans. Les affrontements se poursuivent depuis deux mois entre chiites et sunnites ; ils ont fait à ce jour une vingtaine de morts.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Des dizaines de morts et de blessés, des centaines de familles poussées à l’exode, d’énormes dégâts matériels... Les combats dans la ville de Tripoli, au Liban-Nord, sont les plus violents depuis plus de 20 ans. Toutes sortes d’armes ont été utilisées, mais ce sont surtout les obus de mortier et les tirs de snipers qui ont fait le plus grand nombre de victimes.
Les partisans de la majorité parlementaire bien implantés dans le quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, et ceux de l’opposition retranchés sur la colline de Jabal Mohsen, se sont affrontés toute la nuit, autour des lignes de démarcation transformées en champs de ruines.
Plusieurs cessez-le-feu décrétés par des notables de la deuxième ville du Liban ne sont jamais entrés en vigueur. Critiquée de toutes parts pour son incapacité à mettre un terme aux combats, l’armée libanaise a lancé un ultimatum aux miliciens pour se retirer des rues à 8 heures, temps universel. Passé le délai, des affrontements sporadiques se poursuivaient.
L’armée a alors tenté un déploiement sous le feu nourri des snipers, en ripostant parfois aux sources des tirs. Devant la gravité de la situation, un grand nombre de responsables de tout bord ont lancé des appels au calme. Le mufti sunnite de Tripoli a déploré l’absence de couverture politique, permettant à l’armée de frapper d’une main de fer. Le chef druze de la majorité, Walid Joumblatt a mis en garde contre la résurgence de mouvements intégristes au Liban-Nord. Mais pour l’instant, le langage de la violence prime sur celui de la raison.
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