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Cambodge

Le PPC proclame sa victoire

par  RFI

Article publié le 27/07/2008 Dernière mise à jour le 27/07/2008 à 16:09 TU

Dans un bureau de vote à Phnom Penh pendant les élections législatives, des fonctionnaires comptent les bulletins du scrutin, le 27 juillet 2008.(Photo : Reuters)

Dans un bureau de vote à Phnom Penh pendant les élections législatives, des fonctionnaires comptent les bulletins du scrutin, le 27 juillet 2008.
(Photo : Reuters)

Dès la fermeture des bureaux de vote le Parti du peuple cambodgien se disait déjà sûr de son triomphe. Le PPC était donné largement favori aux élections législatives de ce dimanche. Selon le porte-parole du gouvernement les premiers résultats des bureaux de vote donnent le parti au pouvoir en tête des votes. Cette victoire, si elle se confirme, sera celle du Premier ministre, Hun Sen. Cet homme, dominant la politique cambodgienne depuis 23 ans, devrait être élu pour un nouveau mandat de cinq ans.

Hun Sen est confiant et affiche son assurance. Dès lundi, au lendemain du vote, il prévoit déjà de continuer les pourparlers avec la Thaïlande sur les tensions autour du temple de Preah Vihear. Son parti, le Parti du peuple cambogien (PPC), semble pouvoir s'assurer une victoire confortable, voire même, dominer seul l'Assemblée.

Le PPC détient déjà une majorité de 73 sièges sur 123, mais Hun Sen devait s'allier dans la Chambre sortante avec le Parti royaliste du Funsinpec, deuxième force du pays. Or un amendement constitutionnel, introduit en 2006, permet maintenant au parti vainqueur de diriger seul s'il détient la majorité des sièges, et non les deux tiers comme c'était le cas auparavant.

Hun Sen n'a d'ailleurs pas jugé nécessaire de faire campagne en personne, mais sa présence s'est largement ressentie. Le parti d'opposition de Sam Rainsy dénonce ainsi une emprise du pouvoir par les clans familiaux de Hun Sen.

Sam Rainsy

Dirigeant du parti d'opposition « le Parti de Sam Rainsy »

« Le Parti du peuple cambodgien, au pouvoir, a effacé les noms de personnes qui ne le soutiennent pas. »

écouter 0 min 44 sec

27/07/2008 par Aidan O’donnell


Beaucoup de Cambodgiens disent se résigner à cette victoire « inéluctable ». D'autres, préfèrent donner leur vote à ce dirigeant connu, qui pourra faire baisser la tension actuelle avec la Thaïlande. « Si je vote pour un nouveau parti, ce sera le chaos », témoignait ainsi un électeur de 19 ans.

Le PPC domine de la tête et des épaules

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée

Depuis longtemps, pour une majorité de Cambodgiens, les jeux étaient déjà faits. Le Parti du peuple cambodgien, au pouvoir, semble jusque-là « indéboulonnable », et il avait d’ailleurs dominé la campagne électorale. En revanche, le principal parti d’opposition, le Parti Sam Rainsy, a déclaré dans une conférence de presse : « Avoir, selon ses propres résultats provisoires, quasiment doublé son nombre de sièges ». Sa popularité (qui est très forte dans la capitale, Phnom Penh), se serait étendue selon lui, à quelques provinces, dont certaines réputées pour être des fiefs traditionnels du PPC. Si l’on en croit ses estimations, il pourrait échapper à un éparpillement des voix – ce qui était redouté – avec un éclatement de l’opposition en plusieurs partis.

Le comité national électoral, qui organise les élections, s’est félicité en fin de journée du bon déroulement du scrutin. Il a indiqué que : « Les 15 225 bureaux de vote au Cambodge avaient réceptionné à temps le matériel de vote, et pu fonctionner normalement ». Il a malgré tout déploré des irrégularités, notamment la perte du droit de vote par des électeurs qui n’ont pas trouvé leurs noms sur les listes électorales.

Le Parti Sam Rainsy estime le nombre d'électeurs potentiels empêchés de voter à 200 000 ; un chiffre conséquent. Il précise que : « Ces cas se sont concentrés essentiellement dans la capitale ». Le Parti Sam Rainsy a annoncé qu’« il allait porter plainte » et il a déjà appelé les Phnom Penhois à manifester. Il va demander la réorganisation du scrutin dans la capitale. Un scénario que le comité national électoral a déjà balayé. Pour cette instance nationale, « les listes ont été validées et aucun nouveau scrutin, même partiel, n’est à envisager ».