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Sauver Ariane

par  RFI

Article publié le 06/08/2008 Dernière mise à jour le 06/08/2008 à 15:49 TU

Ariane 5.© 2002 Arianespace

Ariane 5.
© 2002 Arianespace

Frédéric d’Allest, le président d’honneur d’Arianespace pousse cri d’alarme dans les colonnes du quotidien Le MONDE. Il fait remarquer que, pour la première fois depuis sa création au début des années 70, le lanceur européen Ariane a atteint les limites de ses performances sans qu’une relève ne soit en vue. Selon lui, la célèbre fusée risque de voir sa carrière commerciale décliner sérieusement d’ici 3 à 4 années.

Le message doit être d’autant plus pris au sérieux qu’il émane de l’un des hommes qui furent à l’origine du succès de ce lanceur : Frédéric d’Allest. Il a été dès les années 70, chef du projet Ariane au CNES, l’agence française de l’espace, puis directeur des lanceurs au CNES avant de devenir le fondateur et premier président d’Arianespace.

Pour Frédéric d’Allest, le risque de déclin de ce lanceur – un lanceur qui assure depuis longtemps plus de 50% des lancements commerciaux de satellites de la planète – ce risque vient du fait qu’aucun projet d’amélioration de ses performances n’a été engagé au cours des dernières années. Et comme tous les satellites commerciaux ont tendance à prendre du poids d’année en année, Ariane-5 ne sera plus en mesure à brève échéance d’assurer ces fameux lancements doubles qui ont fait son succès financier.

Le lanceur se trouve donc pour Frédéric d’Allest – et pour bien d’autres spécialistes d’Ariane – en limite de performances sans qu’un projet sérieux ne soit imaginé par ceux qui ont à charge la commercialisation de la fusée européenne. Et, de l’avis du fondateur d’Arianespace, il suffirait de réaliser un nouvel étage qui permettrait au lanceur de déposer non plus 10 tonnes en orbite de transfert géostationnaire – comme c’est le cas aujourd’hui pour les satellites commerciaux genre télécommunications – mais 12 tonnes. Et cinq années seraient nécessaires pour développer un tel moteur.

Si bien que l’ancien président d’Arianespace souhaite que la France propose urgemment à ses partenaires européens lors du prochain conseil ministériel sur les affaires spatiales de novembre de faire évoluer Ariane au plus vite pour assurer son avenir.