par RFI
Article publié le 07/08/2008 Dernière mise à jour le 07/08/2008 à 13:03 TU
Le président français s’envole ce jeudi soir pour la Chine. Il est attendu vendredi à Pékin pour une visite express : 32 heures d'avions, pour 12 heures sur place. Durant son court séjour, il rencontrera les dirigeants chinois avant d'assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.
Le président français Nicolas Sarkozy, devant le stade olympique de Pékin, le 27 novembre 2007 au dernier jour de sa visite en Chine.
(Photo : AFP)
Une demi-heure d'entretiens avec le président et le Premier ministre chinois, un petit tour au village olympique pour une photo avec les athlètes français, la cérémonie d'ouverture dans la tribune officielle, et retour illico pour le sud de la France, où Nicolas Sarkozy passe ses vacances : voilà le programme pour le moins succinct du chef de l’Etat, et qui illustre son embarras.
Il s'agit, à la fois, de ne pas rester sourd aux revendications des organisations des droits de l'homme et de ne point froisser la Chine. Mais froissés, les Chinois le sont depuis le passage mouvementé de la flamme olympique à Paris, et l'activisme médiatique de Robert Ménard, le patron de Reporter Sans frontières.
Exercice périlleux
Après avoir longtemps soufflé le chaud et le froid et entretenu un savant suspens diplomatique, Nicolas Sarkozy se rend en Chine « en tant que président en exercice de l'Union européenne », dit-il, presque embarrassé. C'est la ligne adoptée par l'Elysée : « On ne peut pas boycotter un quart de l'humanité ».
En signe d'apaisement supplémentaire en direction de la Chine, Nicolas Sarkozy a aussi annoncé mercredi soir qu'il ne rencontrerait pas le Dalaï Lama lors de son passage en France. Le chef de l'Etat y renonce, comme le souhaitait Pékin, et même si Nicolas Sarkozy assurait il y a quelques jours encore que ce n'était pas les Chinois qui lui dictaient son agenda. Il n'est d'ailleurs pas anodin que le communiqué de l'Elysée soit tombé la veille de son départ pour les JO.
Seule concession aux militants de la cause tibétaine : Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse du président, qui n'est pas du voyage à Pékin, assistera fin août à l'inauguration d'un temple bouddhiste dans le sud de la France. La diplomatie est un exercice aux équilibres périlleux, au risque d'en faire toujours trop aux yeux de Pékin, et jamais assez selon les défenseurs des droits de l'homme.
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