Géorgie/Russie

La médiation européenne à l'épreuve

par  RFI (avec AFP et Reuters)

Article publié le 10/08/2008 Dernière mise à jour le 11/08/2008 à 08:21 TU

Des chars russes se trouvent sur le territoire géorgien.
(Photo : Reuters)

Qu’elles soient américaine ou européenne, les tentatives de médiation pour calmer la crise se multiplient. Alors que ce lundi matin, la Géorgie fait état de bombardements russes près de Tbilissi, les Etats-Unis haussent le ton face à Moscou. Le président américain George Bush dit avoir signifié au Premier ministre russe, Vladimir Poutine, que la violence en Géorgie est « inacceptable ». Washington se dit solidaire de Tbilissi et prévient : la poursuite de l’« agression » russe contre des cibles civiles et militaires aura de « graves conséquences » sur les relations russo-américaines. A l’ONU, le ton est monté également. De son côté, l’Union européenne poursuit son travail de médiation. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a rencontré dimanche Mikhaïl Saakachvili à Tbilissi, avant de s’envoler pour Moscou ce lundi.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner est arrivé dimanche soir à Tbilissi pour tenter, au nom de l'Union européenne, de contribuer à mettre fin aux hostilités entre la Géorgie et la Russie en Ossétie du Sud.

Le chef de la diplomatie française est la première personnalité internationale de haut rang à se rendre dans la capitale géorgienne après trois jours de combats entre les troupes de Tbilissi et les forces russes pour le contrôle de la région sécessionniste géorgienne d’Ossétie du Sud.

Bernard Kouchner s'est rendu directement à un entretien avec le président géorgien Mikhaïl Saakachvili.

Bernard Kouchner (c) avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili (g), le 10 août 2008.
(Photo: AFP)

Le président Mikhaïl Saakachvili donne toute sa confiance à la France pour jouer un rôle efficace dans le règlement de ce conflit.

Quelques heures avant son arrivée, une bombe larguée par un avion russe a explosé près de la piste de l'aéroport international de Tbilissi. Le ministère géorgien de l'Intérieur a déclaré que le raid visait apparemment un aérodrome militaire et une usine de construction aéronautique situés à proximité. La Russie a démenti avoir bombardé l’aéroport de Tbilissi.

Bernard Kouchner, qui est accompagné de son homologue finlandais Alexander Stubb, dont le pays préside actuellement l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), se rendra ensuite à Moscou. Ce voyage est prévu lundi.   

C'est à Gori qu'il y a le plus de victimes civiles, la Russie redoute que la Géorgie n'achemine des armes par le port de Poti.
(Carte: RFI)

 Sarkozy dans les prochains jours à Moscou

Parallèlement à cette médiation européenne menée par la France, pays qui préside actuellement l’UE, l'Elysée a annoncé que Nicolas Sarkozy se rendrait lui aussi « dans les prochains jours » dans la capitale russe. Le principe en a été convenu avec le président russe Dmitri Medvedev.

« Après le retrait des forces géorgiennes d'Ossétie du Sud, le président de la République (française) estime qu'il existe désormais de réelles perspectives pour parvenir rapidement à une sortie de crise », a déclaré l'Elysée dimanche dans un communiqué.

La Géorgie a annoncé son retrait (d’Ossétie du Sud) mais la Russie conteste qu'il soit total.

La France, qui préside jusqu'à la fin de l'année l'Union européenne, a proposé samedi un plan de sortie de crise qui prévoit une cessation immédiate des hostilités, le « plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Géorgie », et le « rétablissement de la situation qui prévalait antérieurement sur le terrain, qui implique le retrait des forces russes et géorgiennes sur leurs positions antérieures, avec des formules d'accompagnement international ».

Paris réunira mercredi les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept et n'exclut pas de convoquer ultérieurement un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens.

 Kouchner va faire part à ses interlocuteurs de « la disponibilité de la France et de l'Union européenne à envoyer immédiatement une aide humanitaire au profit des populations déplacées. Un avion français est prêt à partir pour Tbilissi dès lundi avec une cargaison humanitaire », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Nous devons tenter avec les Américains et les Russes, bien sûr, qui sont partie prenante dans le conflit, d'arrêter cette tuerie », a déclaré Bernard Kouchner avant de partir.