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Afghanistan/France

Nicolas Sarkozy est à Kaboul

Article publié le 19/08/2008 Dernière mise à jour le 20/08/2008 à 07:33 TU

Le président français vient rendre hommage aux 10 soldats français tués dans une embuscade tendue par les talibans, dans la région de Sorubi. Nicolas Sarkozy avait décidé d’augmenter les effectifs français engagés en Afghanistan. Ces militaires avaient été envoyés en Afghanistan dans le cadre de l’Isaf, la Force internationale d’assistance à la sécurité, de l’OTAN. 21 soldats français ont également été blessés.

Avec notre envoyé spécial à Sorubi, Jérôme Veyret

Sorubi, à l'est de Kaboul, lieu de l'embuscade avec les talibans.(Carte: RFI)

Sorubi, à l'est de Kaboul, lieu de l'embuscade avec les talibans.
(Carte: RFI)

Apparemment une section de l’armée française patrouillait hier lundi en milieu de journée à Ouzbine lorsqu’une soixantaine de talibans ont ouvert le feu sur les Français pris au piège. D’après un colonel de l’armée afghane, les talibans étaient lourdement armés et les échanges de tirs ont été très, très violents.

Plus tard dans la journée, des renforts français, américains, afghans, ainsi que des hélicoptères sont arrivés et les combats ont cessé hier soir tard dans la nuit.

Des talibans actifs dans cette région

Warehouse, principale base de l'OTAN, à Kaboul, où les dépouilles des militaires français ont été transférées.

(Photo: AFP)

Warehouse, principale base de l'OTAN, à Kaboul, où les dépouilles des militaires français ont été transférées.
(Photo: AFP)

La région Sorubi est régulièrement le théâtre d’accrochages car les provinces voisines sont très instables, notamment la province de Kapisa où sept cents Français ont été déployés il y a quelques semaines sur la demande de Nicolas Sarkozy.

La région où a eu lieu l’embuscade est aussi en plein sur l’axe Kaboul-Peshawar, un axe vital pour l’Afghanistan et les talibans l’ont d’ailleurs bien compris car ils font régulièrement sauter des camions d’essence qui viennent ravitailler la capitale afghane.

Comment ça s'est passé

Lundi, un détachement de soldats français, afghans et américains gravissent un col dans la vallée de l'Ouzbine, dans le district de Sorubi (à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul). Nous sommes à 2000 mètres d'altitude, sur une piste rocailleuse (expliquent les militaires) et la chaleur est suffocante.

Arrivés au sommet, les premiers éléments du détachement (des Français) sont pris dans le feu nourri des talibans. C’est l'embuscade. Immédiatement, dans les premières minutes de l'accrochage, 9 d'entre eux sont mortellement fauchés. Il est 13h30 heure locale et les combats vont durer jusque tard dans la nuit. Les assaillants ne manquent pas de munitions, beaucoup de balles sont tirées.

Ce n'est pas une escarmouche, dira mardi le ministre français de la Défense, mais une véritable opération militaire menée par une centaine d'hommes. Les combats ont été très durs. Le communiqué de la Force internationale d'assistance à la sécurité précise que des moyens ont été rapidement dépêchés sur place : une force de réaction rapide, un soutien aérien rapproché, une équipe médicale.

Selon l'Isaf, un grand nombre d'insurgés a été tué au cours de l'engagement ; 13, précise le porte-parole du ministère afghan de la Défense. Le 10ème mort français, lui, a péri dans l'accident de son véhicule.

Enfin l'attaque a fait 3 blessés parmi les éléments de l'armée afghane engagés dans l'opération.

Jean-Louis Georgelin

Chef d'état major des armées

« Je crois que cela était une vraie embuscade, bien montée ».

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20/08/2008 par Alain Devalpo