Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Géorgie / Russie

Début d’une polémique

par  RFI

Article publié le 22/08/2008 Dernière mise à jour le 22/08/2008 à 17:38 TU

Le vice-ministre de la Défense géorgien, Batu Kutelia.(<a href="http://www.kam.lt/index.php/en/134376/" target="_blank">Photo</a> : www.kam.lt)

Le vice-ministre de la Défense géorgien, Batu Kutelia.
(Photo : www.kam.lt)

« La Géorgie ne s'attendait pas à la riposte russe ». C'est ce qu'explique le vice-ministre géorgien de la Défense dans une interview publiée aujourd'hui par le Financial Times. Une prise de position qui vient quelque peu contredire le discours jusqu'ici officiel du président Saakhachvili. Par ailleurs, dans la République séparatiste d’Ossétie du Sud on semble considérer que les jeux faits. La présence russe est plutôt est bien saluée.

La Géorgie n'aurait donc pas anticipé la réaction russe et aurait commis une faute d'analyse, d'autant qu'elle n'était pas préparée militairement à l'assaut qui a suivi l'opération lancée par Tbilissi le 8 août dernier et ne disposait de toute façon pas d'une capacité de défense suffisante. Cette reconnaissance d'une erreur de calcul de la part du vice ministre de la Défense géorgien tranche sur le discours officiel du président Saakhachvili.

Le président géorgien a toujours présenté les opérations géorgiennes comme une simple riposte aux multiples provocations orchestrées par Moscou depuis des mois. Cela augure-t-il d'un début de débat intérieur sur la séquence des évènements et la responsabilité du président dans la crise que connaît son pays ?

L'une des membres de l'opposition, l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Salomé Sourabitchvili, a évoqué, elle, il y a quelques jours la nécessité d'élargir le gouvernement à d'autres forces du pays.

En réclamant au début du conflit un changement de président en Géorgie, les Russes avaient plutôt contribué à la sanctuariser. Mais  le sujet va sans doute commencer à devenir d'actualité au sein de l'opinion publique géorgienne.


Un repli tactique puis un concert 

L'orchestre Mariinskii, dirigé par Valery Gergiev, a joué pour les victimes de l’Ossétie du Sud, à Tskhinvali, le 21 août 2008.(Photo : Reuters)

L'orchestre Mariinskii, dirigé par Valery Gergiev, a joué pour les victimes de l’Ossétie du Sud, à Tskhinvali, le 21 août 2008.
(Photo : Reuters)

« Si les soldats russes se retirent de Géorgie, c'est au rythme d'un escargot, bien trop peu et bien trop lentement ». C'est le constat fait par le général qui commande les forces américaines en Europe. Officiellement, l'armée russe doit avoir quitté le pays au soir du 22 août. Mais Moscou précise qu'un certain nombre de ses soldats resteront dans une zone tampon pour, officiellement, servir au maintien de la paix.

Si les soldats russes se retirent de Géorgie, ils resteront en revanche en Ossétie du sud. Cette région géorgienne veut faire sécession et compte sur la Russie pour cela. Hier soir, un grand concert en ce sens avait été organisé dans la capitale ossète.

Le retrait des troupes russes

« Visiblement fatigués, les soldats russes partaient sans afficher le moindre sentiment ou signe de triomphalisme. »

écouter 01 min 09 sec

22/08/2008 par Régis Genté

Avec notre correspondant dans la région, Régis Genté

C’est dans une Tskhinvali meurtrie que le mondialement célèbre orchestre, Mariinskii, venu de Moscou, dirigé par un Ossète, Valery Gergiev a joué pour les victimes de l’Ossétie du Sud. Il a interprété la célèbre symphonie numéro 9 de Shostakovich, jouée lors du siège de Leningrad, lors de la deuxième guerre mondiale ; tout un symbole pour les Russes comme pour les Ossètes.

Quelques citoyens ossètes de retour de Vladikavkaz notamment, assistaient au concert ; de vieilles personnes visiblement très choquées. Le président Kokoïty était là lui aussi, en tee-shirt noir, s’ennuyant visiblement.

Un peu plus tôt dans l’après-midi, il avait assisté à une manifestation d’un millier de personnes environ, où il avait demandé la reconnaissance par la Russie, de l’indépendance de l’Ossétie du Sud ; acte qu’il devrait formaliser dans les jours qui viennent. Il était entouré de dignitaires religieux de la région et de la petite république séparatiste, des prêtres orthodoxes ou des imams musulmans.

Et puis, dans l’assistance, il y avait beaucoup de jeunes soldats russes, juchés sur des chars. Avec eux, beaucoup de policiers, mais aussi des hommes des forces spéciales appartenant tous au ministère de l’Intérieur russe.

Tskhinvali se reconstruit déjà. Son hôpital durement touché, voit ses fenêtres habillées de vert à nouveau, comme si la confiance était revenu et que cette fois, on considérait que les Géorgiens ne sont pas prêts de revenir, après la lourde défaite que la Russie leur a infligée.