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Géorgie / Russie

Retrait total ou partiel ?

Article publié le 23/08/2008 Dernière mise à jour le 23/08/2008 à 18:58 TU

Contrairement à l'avis des Européens, les Russes affirment qu'il y a un réel mouvement de retrait de leurs troupes de Géorgie.(Photo : Reuters)

Contrairement à l'avis des Européens, les Russes affirment qu'il y a un réel mouvement de retrait de leurs troupes de Géorgie.
(Photo : Reuters)

La Russie affirme qu'elle s'est retirée de Géorgie, et de fait, des dizaines de véhicules militaires ont quitté le pays, prenant la direction du Nord. La police géorgienne a pu reprendre le contrôle de la ville de Gori, mais par ailleurs des soldats russes sont encore présents sur le territoire géorgien, à Senaki dans l'ouest et dans le port de Poti. La Russie affirme qu'elle veut conserver une zone tampon en Géorgie ce que refuse le gouvernement géorgien, mais aussi ses alliés occidentaux. Les pays de l'Otan, demandent à Moscou de respecter les accords de paix.

Le moins que l'on puisse dire c'est que cette nuit le téléphone n'a pas arrêté de sonner au Kremlin ! Un véritable balai diplomatique avec d'abord cet appel conjoint des présidents américain et français pour dire qu'en l'état actuel des choses, ils ne considéraient pas le retrait conforme aux engagements pris par Moscou dans le plan de paix initié par les Européens. Les russes démentent évidemment puisque depuis deux jours ils affirment que le retrait est effectué.

« Il reste toujours 500 soldats en Géorgie, mais c'est normal », dit le Kremlin. Il s'agit en fait de la force de paix présente sur le terrain en vertu d'un précédent accord international des années 1990. Dans la nuit, le ministre britannique des Affaires étrangères, David MiIliband, s’est dit préoccupé par un retrait qu'il qualifie de « partiel et insuffisant ».

Sur le terrain en Géorgie, les choses ont tout de même évolué ces dernières 24 heures. Les chars russes sont sortis de Gori, une petite ville entre Tbilissi et l'Ossétie du sud. Le contentieux concerne plus particulièrement la deuxième région séparatiste l'Abkhazie, à l'ouest du pays. Vendredi, en guise de bonne volonté, un chef miliaire de l'armée russe a montré aux journalistes la carte de la Géorgie. Et du doigt il a montré la grande route entre Tbilissi la capitale géorgienne et la mer Noire en affirmant que les russes au nom de cette force de paix ont « le droit de circuler entre les ports de Poti et Senaki ».

Pour tenter de résoudre cette différence de points de vue sur cette force de maintien de la paix, la chancelière allemande Angela Merkel vient d'annoncer qu'elle irait dans la région lundi prochain.

Pas de retrait total des Russes

« Malgré le départ observé de plusieurs dizaines de véhicules vers la Russie, hier, Moscou entend garder ses positions à certains endroits stratégiques. »

écouter 1 min 4 sec

23/08/2008 par Alexandre Billette

« Les longues colonnes de tanks, de blindés et de camions de transport de troupes et de matériel ne doivent pas faire illusion »


Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Contrairement à ce qu’affirmait Moscou vendredi soir, les Géorgiens estiment que ce retrait n’est pas terminé. Les troupes russes demeurent loin des zones de conflit, comme avant la guerre qui a éclaté le 8 août dernier ; jusqu’aux abords du port de Poti, par exemple, à une quarantaine de kilomètres de la limite de la République séparatiste d’Abkhazie.

« Voilà qui n’est pas en conformité avec le plan de paix russo-géorgien », estiment George Bush et Nicolas Sarkozy qui a négocié le texte avec les présidents russe et géorgien. Ce plan prévoit une zone tampon de quelques kilomètres seulement, où les forces, dites « de maintien de la paix », russes pourront patrouiller, pour assurer la sécurité des territoires séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.

Cette zone, ainsi que la Russie semblait la dessiner sur le terrain,  vendredi soir, pourrait peser lourd pour le futur de la Géorgie. Elle octroie à Moscou une forme de contrôle sur les deux tiers de la Mingrélie, région politiquement sensible de l’ouest de la Géorgie, et sur de larges portions de l’unique grande route du pays, son artère vitale.