par RFI
Article publié le 24/08/2008 Dernière mise à jour le 24/08/2008 à 23:29 TU
Le Dallas, deuxième navire américain à se rendre en Géorgie, chargé d'aide humanitaire, traverse le Bosphore, à Istanbul, le 24 août 2008.
(Photo : Reuters)
L'option d'un Conseil extraordinaire n'est pas nouvelle. Nicolas Sarkozy l'avait évoquée dès qu'il s'était rendu compte des réticences russes à se retirer de Géorgie. Mais ce dimanche l'Elysée précise que c'est à la demande de certains pays membres qu'il en a fixé la date.
« Les chefs d'Etat et de gouvernement évoqueront à la fois l'aide à apporter à la Géorgie et l'avenir de leurs relations avec Moscou. »
La réunion risque d'être mouvementée. Elle arrive au moment où l'armée russe continue d'occuper l'ouest de la Géorgie, notamment le port pétrolier de Poti sur la mer Noire. Durant le week-end, les appels téléphoniques conjoints des Etats-Unis et des Européens n'y ont pas changé grand chose. Le Kremlin a précisé que contrairement à ce qu'avait annoncé le président Sarkozy, les Russes ne remplaceraient pas leurs troupes par des observateurs occidentaux.
Dans ce contexte, une bonne partie de la conférence sera surement consacrée à rabibocher les Vingt-sept divisés depuis le début de la guerre. D’un côté, les antirusses, partisans de sanctions et d'un discours plus ferme vis-à-vis de Moscou, c’est le cas de la Pologne, des pays baltes et d'autres plus discrets : la Hongrie, la Bulgarie et la Slovaquie. Face à eux, la « vieille Europe » – l’Allemagne et la France – soucieuse de ménager le Kremlin.
A l’heure actuelle, il est impossible de demander aux Vingt-sept de parler d'une seule voix; mais un accord a minima pourrait être trouvé. L'enjeu : convaincre les Géorgiens d'accepter une zone démilitarisée entre l'Ossétie du Sud et le reste de la Géorgie, ce qui ne sera pas une mince affaire !
Spécialiste de la Russie à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, à Paris
Il est clair qu'il n'y a pas aujourd'hui et qu'il ne peut pas y avoir dans l'Union européenne de position unifiée sur les relations avec la Russie.
A écouter
« Les chefs d'Etat et de gouvernement évoqueront à la fois l'aide à apporter à la Géorgie et l'avenir de leurs relations avec Moscou. »
24/08/2008 par Pierre Benazet