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Géorgie / Russie

La reconnaissance du Parlement russe

Article publié le 25/08/2008 Dernière mise à jour le 25/08/2008 à 16:22 TU

La Chambre haute et la Douma reconnaissent l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, à ce jour.(Photo: Reuters)

La Chambre haute et la Douma reconnaissent l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, à ce jour.
(Photo: Reuters)

Le Parlement russe reconnaît l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Chambre haute et la Douma ont voté à l'unanimité ce lundi une déclaration dans ce sens. Les parlementaires russes appellent maintenant le président Dmitri Medvedev à faire de même. Sur le terrain, dans le Caucase, c’est le statu quo deux semaines après la signature du cessez-le-feu. Les chars russes se retirent très lentement de Géorgie. Par ailleurs Nicolas Sarkozy, le chef de l’Etat français et président en exercice de l’Union européenne convoque un sommet extraordinaire de l'UE le 1er septembre à Bruxelles. Les Européens devront décider de l’aide à accorder à la Géorgie mais ils discuteront également de l'avenir des relations avec la Russie.

Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette

« Les peuples ossètes et abkhazes ont le droit d’obtenir leur indépendance », c’est le président du Sénat russe qui l’affirme. La Chambre haute a voté unanimement ce matin une résolution en faveur de l’indépendance des deux Républiques géorgiennes autoproclamées.

La Douma, l’Assemblée parlementaire, s’est elle aussi prononcée pour cette résolution, un geste essentiellement symbolique puisque c’est le président russe, Dmitri Medvedev, qui a le pouvoir de reconnaître l’existence des deux entités.

Toute la question est donc de savoir maintenant ce que le président russe va faire de ce vote unanime. Il est peu probable que Dmitri Medvedev annonce rapidement la reconnaissance formelle de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud par la Russie, mais il risque plutôt d’utiliser ce vote comme moyen de pression dans ces négociations avec les capitales occidentales sur le statut futur des deux Républiques.

Un moyen de pression qui tombe bien quelques jours seulement avant le sommet extraordinaire de l’Union européenne sur la question géorgienne qui se tiendra le 1er septembre prochain.

Les Européens se remettent sur le dossier du conflit dans le Caucase

Lorsqu'il se rend en plein conflit à Tbilissi et Moscou, le président français privilégie la vitesse. C'est sans le moindre mandat d'action des 27, qu'il représente pourtant, qu'il négocie le fameux accord en six points. Ce texte permet de fait le cessez-le-feu mais ouvre aussi des brèches dans lesquelles s'engouffre la Russie. D'abord il n'est pas réaffirmé l'intégrité territoriale de la Géorgie. Moscou en profite aujourd'hui pour pointer que l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie ont clairement démontré leur refus de continuer à en faire partie. Ensuite l'accord donne à Moscou la liberté de mettre en œuvre des mesures additionnelles de sécurité sans fixer de périmètre précis. Grave omission qui permet aujourd'hui aux Russes de tracer eux-mêmes les limites de leur zone d'occupation. Des manquements qui exaspèrent les pays baltes, la Pologne et même la Suède. Le président lituanien va jusqu'à comparer l'accord porté par Nicolas Sarkozy à celui de Munich. Allusion à la démission franco-britannique face à Hitler en 1938. A Bruxelles, lundi prochain, alors que s'ouvre une phase plus diplomatique du conflit, le temps sera donc venu de quelques franches explications au sein de la famille européenne.                                              

                                                                                         RFI