Article publié le 27/08/2008 Dernière mise à jour le 27/08/2008 à 20:13 TU
Avec notre envoyé spécial à Batoumi, Régis Genté
Avant le déchargement, à l'arrivée du navire dans le port de Batoumi, une cérémonie d'accueil a été organisée. Les hymnes américain et géorgien ont été joués.
(Photo: Reuters)
C’est la guerre des communiqués et de l’information entre Russie et Etats-Unis.
Sur le port de Batoumi, le navire de garde-côtes américain, Dallas, en provenance de Malte, a déchargé quatre-vingts palettes ce mercredi après-midi. « De l’alimentation pour bébés », nous a déclaré un jeune officier de ce bâtiment de la sixième flotte américaine, bâtiment de cent quinze mètres de long.
Dit-il la vérité ? Toujours est-il que sa réponse sonne un peu ironiquement alors que le chef de l’Etat russe, Dmitri Medvedev, a, un peu plus tôt dans la journée, émis des doutes sur le contenu de la cargaison du Dallas ou du destroyer USS Mc Faul qui mouille au large de Batoumi.
Deux bâtiments qui ont dû renoncer à accoster dans le port de Poti, à cinquante kilomètres plus au nord.
Washington n’a apparemment pas voulu provoquer Moscou. Mardi, le numéro deux de l’état-major russe s’était dit « perplexe quant au niveau très élevé, selon lui, de l’activité des forces navales de l’OTAN en mer Noire ».
Avec notre correspondant en Chine, Joris Zilberman
La situation est pour le moins embarrassante pour Pékin. A l'occasion de ce sommet du groupe de Shanghai qui regroupe la Chine, la Russie et les pays d'Asie centrale, Dmitri Medvedev vient chercher un soutien dans l’affaire géorgienne. Seulement la Chine est bien en mal de donner satisfaction au président russe. Elle se dit inquiète et espère la résolution du conflit par le dialogue.
Dmitri Medvedev (g) et son homologue chinois Hu Jintao (d) se sont rencontrés au Tadjikistan dans la capitale Douchanbe, le 27 août 2008.
(Photo: Reuters)
Mais qu’est-ce qui inquiète le plus Pékin ? Est-ce vraiment la paix menacée que la Russie prétend protéger en reconnaissant l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie ? Ou bien au contraire, la remise en cause de l’intégrité territoriale de la Géorgie, car en principe la diplomatie chinoise ne transige pas sur l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats, et cela, pour défendre justement, au nom de son intégrité territoriale, le droit de la Chine à gérer seule la situation au Tibet ou dans le nord-ouest musulman, fût-ce par la répression.
Du coup, il serait bien maladroit pour Pékin de soutenir Moscou les yeux fermés. C’est aussi toute l’ambiguïté de l’ambiance sino-russe au sein de l’organisation de Shanghai. Certains y voient l’embryon d’un bloc militaire anti-Alliance Atlantique. Mais n’oublions pas que la Chine est bien trop liée économiquement aux Américains pour les défier ouvertement à l’instar des Russes.