Article publié le 31/08/2008 Dernière mise à jour le 31/08/2008 à 02:26 TU
A Benghazi ce samedi 30 août, Silvio Berlusconi a rendu solennellement aux Libyens la Vénus de Cyrène, que l'Italie détenait depuis la période coloniale.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Rome, Anne Lenir
Non seulement la Libye a reçu les excuses de Silvio Berlusconi, selon qui cet accord est une « reconnaissance concrète et morale » des dommages infligés aux Libyens pendant la période coloniale, mais on peut bien en plus parler d’une repentance financière, puisque Rome s’engage à verser à Tripoli 5 milliards de dollars, étalés sur les 25 prochaines années.Cette somme servira entre autres à construire une autoroute côtière longue de 2 000 kilomètres, comme le souhaitait le Colonel Kadhafi.
En contrepartie, le gouvernement italien s’attend à ce que Tripoli mette en œuvre l’accord bilatéral signé en 2007, destiné à renforcer le contrôle des côtes libyennes et à organiser des patrouilles mixtes en mer, afin de freiner le débarquement de migrants clandestins sur les côtes du sud de l’Italie, première porte d’entrée de l’Europe.
Mais l’accord d’amitié et de coopération devrait aussi garantir un accès privilégié aux ressources naturelles de la Libye, qui fournit déjà 25% du pétrole et 33% du gaz consommé en Italie.
Reste aussi une autre question très concrète celle-ci aussi, soulevée par l’association représentant les familles des 20 000 ressortissants italiens expulsés de Libye en 1970, et dont tous les biens ont été confisqués : quand pourront-ils, à leur tour, recevoir les indemnisations promises par le gouvernement italien et évaluées à 300 millions d’euros.
Vers la fin des relations longtemps houleuses ?
Journaliste à l'agence de presse italienne Ansa, ancienne correspondante en Libye
« Le 7 octobre, la Libye célèbre la Journée de la vengeance, avec des expositions qui montrent les images les plus cruelles, les plus terribles, des crimes qui ont été accomplis par les Italiens pendant la période du colonialisme. »
Un succès diplomatique pour les deux pays
Journaliste à l'agence de presse italienne Ansa, ancienne correspondante en Libye
« La raison pour laquelle l'Italie a accepté cet accord, c'est surtout pour arrêter l'immigration clandestine qui arrive de la Libye. »
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