Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Russie/ UE / Géorgie

Les Européens très attendus sur un dossier géorgien explosif

Article publié le 01/09/2008 Dernière mise à jour le 01/09/2008 à 03:18 TU

Le président russe Dmitri Medvedev lors d'une interview télévisée dans sa résidence de Sotchi le 31 août.(Photo : AFP)

Le président russe Dmitri Medvedev lors d'une interview télévisée dans sa résidence de Sotchi le 31 août.
(Photo : AFP)

Convoqués en urgence par la présidence française de l'Union, les 27 se retrouvent ce lundi à Bruxelles pour décider d'une position commune sur la crise en Géorgie, et d'éventuelles sanctions. Hier Moscou s'est montré intraitable, le président Medvedev estimant la décision de reconnaître l'indépendance unilatérale de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie « irrévocable ». Le président russe a ajouté que Moscou apporterait une assistance militaire à ces deux régions. Par ailleurs, Moscou n'a pas l'intention de limiter ses exportations de pétrole et de gaz vers l'Europe, mais va les « diversifier », a déclaré le Premier ministre russe, Vladimir Poutine.

Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette

La reconnaissance des deux républiques séparatistes est « irrévocable », c'est le président Medvedev qui l’a affirmé dimanche soir.

A quelques heures du sommet européen de ce lundi, Moscou reste bien campée sur ses positions, et le Premier ministre Vladimir Poutine de rajouter, toujours ce dimanche : « Nous allons respecter nos contrats d’exportation de gaz et de pétrole vers l'Europe, mais nous allons diversifier nos clients ».

Une petite phrase qui résume assez bien les positions diplomatiques de Moscou depuis ces dernières heures. Pas vraiment de provocation, mais pas du tout de repli.

Les deux têtes de l'exécutif ont multiplié les interviews aux médias russes avant la rencontre européenne.

Et, Dmitri Medvedev l'a assuré : « Nous ne souhaitons aucune confrontation directe  avec qui que ce soit, et la Russie ne veut pas être isolée ».

Et alors que l'Union européenne tergiverse sur le sanctions à appliquer, ou pas, à la Russie, le président Medvedev a été clair : «  Les sanctions sont réservées aux cas extrêmes, mais en dernier recours, Moscou n'hésitera pas pour sa part, à y avoir recours ». 


Les pays européens discuteront lundi lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles consacré à la crise en Géorgie d'un « texte équilibré et ferme » mais ne contenant pas de sanctions contre Moscou, a indiqué dimanche le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner.

Pour une Europe ferme et unie vis-à-vis de la Russie

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères

« Les Européens doivent agir ensemble : une solution politique doit être trouvée en guise de solution militaire. »

écouter 00 min 52 sec

31/08/2008 par France 3

Le président français Nicolas Sarkozy a demandé dimanche au Premier ministre polonais Donald Tusk de soutenir la position française lors du sommet de l'UE de lundi et de ne pas réclamer de sanctions contre la Russie. Proche alliée de Tbilissi, la Pologne a évoqué au début de la crise géorgienne des sanctions contre la Russie. 

La Pologne et les trois pays baltes se sont fixé pour objectif de durcir le ton de l'UE vis-à-vis de Moscou mais veulent éviter des divisions qui seraient aussitôt exploitées par les Russes. 

La position de la Pologne

« Varsovie, farouche défenseur de Tbilissi, va s'éfforcer de faire avancer un projet d'association entre l'Union européenne et la Géorgie. »

écouter 00 min 58 sec

31/08/2008 par Amélie Poinssot

Les attentes de Tbilissi vis-à-vis de l'Europe

« J'attends que l'Europe soutienne notre intégrité territoriale. » a déclaré ce dimanche Mikheïl Saakachvili. »

écouter 01 min 08 sec

01/09/2008 par Régis Genté

Edouard Chevardnadzé, ancien président géorgien, critique son successeur

L'erreur de Mikheïl Saakachvili est peut-être qu'il a trop écouté les militaires, son état-major, et eu trop confiance en eux. »

écouter 02 min 32 sec

01/09/2008 par Régis Genté

Russie/UE : l'interdépendance en matière énergétique

Le Conseil européen extraordinaire qui se tient lundi à Bruxelles sur la crise entre la Russie et la Géorgie ne peut pas faire l'impasse sur l'interdépendance entre la Russie et l'Union européenne en matière énergétique. L'Europe a besoin du pétrole et du gaz russes, la Russie ne peut se passer d'un client comme l'Union européenne.


Les relations étroites dans le domaine énergétique entre la Russie et l'Union européenne rendent fort improbable leur remise en cause, au moins à court terme. La présidence française de l'Union européenne n'envisage pas de sanctions contre la Russie et le gouvernement russe a réaffirmé qu'il était un fournisseur fiable des Occidentaux, rappelant que même au plus fort de la guerre froide l'Union soviétique a toujours rempli ses contrats de livraison.

Aujourd'hui, 40% des importations de gaz de l'Union européenne et un tiers du pétrole proviennent de Russie.

A l'inverse l'Union européenne est de loin de premier client de la Russie pour ses exportations énergétiques. La Chine, le Japon et la Corée du Sud ne représentent encore que 3% des exportations russes d'hydrocarbures, même si l'objectif des russes est de passer à 30% dans 15 ans.


De leur coté les Européens voudraient bien réduire leur dépendance à l'égard de la Russie. Mais c'est difficile car l'Agence internationale de l'énergie prévoit que la demande européenne de gaz devrait encore augmenter de 50% d'ici 2020.

A écouter

Les Européens divisés sur l'attitude à adopter envers Moscou

« La dépendance énergétique de chaque pays vis à vis de la Russie ainsi que son héritage historique influent directement sur la perception qu'a chaque pays de la Russie et de la crise... »

01/09/2008 par Quentin Dickinson

Andrejs Hotejevs

Journaliste au service international du quoditien russophone «Telegraf» en Lettonie

Il faut tenir compte des conséquences économiques graves pour la Lettonie si la Russie introduit des sanctions réciproques.

31/08/2008 par Jacques Rozenblum

Dossier spécial