Turquie / Arménie
Fin du silence diplomatique
Article publié le 04/09/2008 Dernière mise à jour le 04/09/2008 à 13:43 TU
La visite d'Abdullah Gül, attendue et même souhaitée par la population turque, ouvre la voix à un début de normalisation des relations entre les deux pays. La Turquie et l'Arménie n'entretiennent aucune relation diplomatique depuis vingt ans. Ils sont en profond désaccord sur la question des persécutions des Arméniens en Turquie en 1915. Ankara refuse de parler de génocide.
Le président arménien Serge Sarkissian devrait recevoir prochainement le président turc Abdullah Gül.
(Photos: Reuters / DR)
Avec notre correspondant à Ankara, Jérome Bastion
Une fois n'est pas coutume : plutôt que d'être pris en otage par la politique et la diplomatie, le sport va permettre un rapprochement entre l'Arménie et la Turquie. Selon un communiqué de la présidence turque, annonçant la décision du président Abdullah Gül de se rendre à Erevan, en Arménie, cette visite représente « une importante occasion au-delà de l'aspect sportif pour les deux nations de mieux se connaître et d'instaurer une atmosphère d'amitié dans la région ».
Ce rapprochement, initié dès 2005 par la Turquie, n'était devenu possible qu'avec l'alternance au pouvoir en Arménie, l'hiver dernier. Il se concrétise avec l'invitation du chef de l'Etat arménien. La réponse positive d'Abdullah Gül à l'invitation du président Serge Sarkissian, attendue et même souhaitée par la population turque, ouvre la voix à un début de normalisation des relations entre les deux pays.
Beaucoup rêvent, de chaque côtés, à une ouverture de la frontière commune, fermée depuis quinze ans. Mais la rencontre de samedi ne sera que le match aller. Le bilan global de ce réchauffement ne pourra être tiré que lors de la rencontre retour, dans 13 mois, avec une possible visite du président Sarkissian et les contacts en coulisses entre les deux pays.
