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Egypte

Douleur et colère

Article publié le 07/09/2008 Dernière mise à jour le 07/09/2008 à 20:27 TU

Dans les gravats du bidonville de Mashiyet Nasser au Caire, les secours ont travaillé toute la nuit pour tenter de retrouver des survivants à l'éboulement survenu hier. Le dernier bilan est de 30 morts et d'une cinquantaine de blessés mais plusieurs dizaines, voire des centaines d'habitants selon certaines chaînes de la télévision égyptiennes, seraient encore ensevelies. Le drame s'est produit à une heure où la plupart des habitants dormaient encore, et puis les sauveteurs ont dû attendre plusieurs heures l’arrivée des grues pour commencer à fouiller et à débarrasser les gravats. La presse se faisait le reflet ce matin du choc et de l'indignation ressenti dans les quartiers les plus pauvres.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti  

Tout un pan de la colline qui surplombe le bidonville s'est écrasé sur les habitations.(Photo : Reuters)

Tout un pan de la colline qui surplombe le bidonville s'est écrasé sur les habitations.
(Photo : Reuters)

« Effondrement sur la tête des pauvres gens ». Ce titre du journal indépendant al-Dostour reflète le sentiment des classes égyptiennes les plus défavorisées. Des classes qui ont l’impression « qu’il n’y en a que pour eux en matière de catastrophe ». Du train carbonisé de Haute-Egypte à l’effondrement du Moqattam en passant par le naufrage du ferry el-Salam.

Des habitants et des sauveteurs dans les décombres du bidonville de Manchiyet Nasser.(Photo : Reuters)

Des habitants et des sauveteurs dans les décombres du bidonville de Manchiyet Nasser.
(Photo : Reuters)

Le quotidien d’opposition libéral el Wafd rappelle qu’il avait annoncé la catastrophe « il y a huit mois, mais le gouvernement n’avait rien fait ». La presse s’intéresse aussi aux causes de l’effondrement de tout un pan de la colline du Moqattam. Des journaux incriminent « un projet immobilier pour riches, réalisé sur le sommet du Moqattam par une compagnie du Golfe ».

Par ailleurs, un spécialiste explique que « plusieurs régions du Moqattam étaient des carrières de pierre et que le poids des maisons, ainsi que les eaux d’égouts, provoquent des fissures, puis le détachement des blocs ».

Tarek Hafez

Expert

« Les habitants de ce bidonville n’ont pas d’égout mais un système de tranchée, une méthode primitive qui occasionne des fuites qui s’infiltrent vers la couche sédimentaire à travers des failles… »

écouter 00 min 39 sec

07/09/2008 par Alexandre Buccianti

 

Al Masry al Yom se fait enfin l’écho des complaintes de parents de victimes qui « maudissent ceux qui les ont transformés en morts-vivants ».

Dans les décombres

Le difficile travail des sauveteurs et la colère des habitants

« Ce matériel qui est dehors, pourquoi il n'entre pas? »

écouter 01 min 12 sec

07/09/2008 par Alexandre Buccianti