Article publié le 08/09/2008 Dernière mise à jour le 08/09/2008 à 15:35 TU
Le président en exercice de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy, le président de la Commission, José Manuel Barroso et le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana sont à Moscou afin d’apaiser les tensions dans le Caucase et surtout convaincre la Russie d'appliquer le plan adopté en août. Une mission difficile, alors que Moscou veut traiter avec chaque pays européen séparément, selon le vieux principe « diviser pour mieux régner ».
Le président russe, Dmitry Medvedev (G), le président en exercice de l'Union européenne Nicolas Sarkozy (C) et le président de la Commission José Manuel Barroso à Moscou, le 8 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
Avec notre envoyé spécial à Moscou, Piotr Moczynsky
Le ton est donné, la délégation a beau être européenne, seuls les drapeaux russe et français flottent à l’aéroport de Moscou pour l’accueillir. Le message est clair : La Russie veut traiter avec chaque pays européen séparément, selon le vieux principe « diviser pour mieux régner ». Ce n’est pas la seule raison pour laquelle l’exercice auquel doit se livrer la délégation à Moscou s’annonce difficile.
Les Russes prétendent avoir déjà répondu à toutes les exigences du plan de paix en six points. Or, les Européens estiment que les troupes russes sont toujours loin d’achever leur retrait du sol géorgien, en dehors de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
Par ailleurs, les Russes ne semblent pas enthousiastes à l’idée de laisser déployer de nombreux observateurs internationaux dans ce qu’ils appellent : «les zones de sécurité ». Il est également difficile de prévoir dans quelles mesures, ils peuvent se montrer prêts à fixer une date et un lieu, pour lancer des négociations internationales sur la solution de la crise.
En tout cas, après les entretiens à Moscou, l’Europe pourra voir plus clairement quelle stratégie choisir à l’égard de la Russie : continuer à l’aider à s’intégrer dans la communauté internationale ou faire tout, pour s’opposer à ses ambitions néo-impérialistes, ce qui pourrait mener à son isolement.
Envoyé spécial de RFI à Moscou
« Les Russes font tout pour éviter le caractère européen de la visite. Il n'y a aucune trace du drapeau européen...[...] Dans la salle de presse il n'y a même pas de pupitre prévu pour Manuel Barroso et Javier Solana. »
« Les chasser par la force, ça veut dire une autre guerre et peut-être encore une défaite. Maintenant c’est aux hommes politiques de travailler : il faudra du temps mais tout va se régler, ils vont partir et c’est ce que demandent la Géorgie et toute la communauté internationale ».