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Automobile

Echec interdit pour Renault

par Stéphanie Para

Article publié le 09/09/2008 Dernière mise à jour le 09/09/2008 à 23:39 TU

Le président de Renault France, Carlos Ghosn , à l'usine de Sandouville, le 24 juillet 2008.(Photo : AFP)

Le président de Renault France, Carlos Ghosn , à l'usine de Sandouville, le 24 juillet 2008.
(Photo : AFP)

Réuni en comité central d’entreprise (CCE), Renault présente aujourd’hui son « projet de départs volontaires ». En France, 3 000 emplois sont menacés, auxquels s’ajoutent un millier de départs à l’usine de Sandouville, en Seine-Maritime. Parallèlement, le Pdg de la marque au losange, Carlos Ghosn dévoile la troisième version de la Mégane. Un espoir de relance.

Un contexte économique morose, une Laguna qui se vend moins bien que prévu, des objectifs commerciaux difficilement atteignables. Renault se devait d’agir. Dès le 24 juillet, un sévère plan d’économies avait été annoncé comprenant 4 000 départs volontaires en France. Ce mardi, les modalités de ce plan étaient discutées lors du CCE à Boulogne-Billancourt.

Alors que la marque au losange plaide pour des départs volontaires, les syndicats craignent des licenciements et font d’ores et déjà monter la pression. Avant même le début de la réunion, Fabien Gâche, délégué central CGT de Renault a appelé à « un mouvement de grève national jeudi » sur tous les sites français du groupe. Une rencontre est d’ailleurs prévue mercredi, entre la CGT, premier syndicat représenté chez Renault, et Carlos Ghosn.

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Réduire les coûts de structure de 10%

Dans le détail, 3 000 départs volontaires sont prévus auxquels s’ajoute un millier supplémentaire à l’usine de Sandouville, en Normandie. Il s’agit de supprimer la deuxième chaîne de montage de la Laguna qui s’avère être un flop commercial. Un sort que pourrait bien connaître l’usine de Flins dans les Yvelines, en région parisienne, « si la conjoncture défavorable continuait », avertit la direction de Renault.  

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En outre, une source syndicale précise que « 1 000 autres départs dont 800 en France », devraient être annoncés, lors d’une réunion du bureau du comité de groupe européen, le 18 septembre prochain. Un nouveau plan qui devrait être proposé aux salariés de plusieurs filiales, telles que la Sovab à Batilly (Meurthe-et-Moselle), la Française de Mécanique à Douvrin (Pas-de-Calais) ou encore la Diac à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis).

Il faut dire que le contexte ne prête pas à sourire. Entre la flambée des prix des matières premières, les difficultés du marché automobile européen et l’échec de la Laguna, Renault a revu à la baisse ses objectifs commerciaux. Il vise 3 millions de ventes en 2009, contre 3,3 millions à l’origine. Quant aux 6% de marge opérationnelle, ils semblent irréalisables.

Mégane III, l’espoir de relance

Parallèlement à ces mauvaises nouvelles, la troisième version de la Mégane, est présentée à l’ensemble du réseau de vente Renault. La berline de moyenne gamme, lancée en 1995, représente un tiers des ventes du groupe. En 2007, 650 800 Méganes s’étaient vendues dans le monde. Des chiffres certes respectables, mais en baisse de 4,4% par rapport à 2006. Il était donc urgent de renouveler le modèle phare de Renault, d’autant que la concurrence sera rude avec la nouvelle Golf et la nouvelle Ford Focus.

Si certains analystes se montrent franchement optimistes, Carlos Ghosn préfère rester prudent, « nous ne voulons pas trop miser sur Mégane. Certes, la décroissance de l’ancien modèle va s’atténuer prochainement. Mais de là à voir une franche progression… ».

Reste que Renault n’a plus le droit à l’échec. La présentation du nouveau modèle au public lors du Mondial de l’auto à Paris, début octobre, puis sa commercialisation quelques semaines plus tard, seront un test grandeur nature pour l’avenir de Renault.

    

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