par RFI
Article publié le 12/09/2008 Dernière mise à jour le 12/09/2008 à 23:27 TU
Le président Sarkozy et son épouse sont allés accueillir le souverain pontife à l'aéroport d'Orly. Tous trois se sont ensuite rendus à l'Elysée, où le pape s'est entretenu avec Nicolas Sarkozy.
Le pape Benoît XVI a été accueilli par le président français, Nicolas Sarkozy, et son épouse Carla Bruni-Sarkozy.
(Photo : Reuters)
Benoît XVI est intervenu un peu moins de 10 minutes, exclusivement en français, devant les journalistes qui l’accompagnaient dans ce vol, dans cet Airbus d’Alitalia entre Rome et Paris-Orly.
Le tapis rouge a bien sûr été déroulé dans la cour de l’Elysée et le président Nicolas Sarkozy s’est avancé pour accueillir le pape Benoît XVI dès sa sortie de voiture. Les deux hommes ont ensuite eu un entretien en tête-à-tête pendant un petit quart d’heure, avant de rejoindre la grande salle des fêtes de l’Elysée, où se pressaient invités : la quasi-totalité des membres du gouvernement mais également les représentants des communautés religieuses et des personnalités de la société civile.
Le président Sarkozy a pris en premier la parole pour défendre sa vision d’une laïcité positive. « Une laïcité qui respecte et qui rassemble, a expliqué le président. Pas une laïcité qui exclue et qui dénonce. Une laïcité positive, qui pour le président Sarkozy, renforce la démocratie, et ce, dans tous les domaines ».
Président de la République française
« Les religions et notamment la religion chrétienne, avec laquelle nous partageons une longue histoire. Ce sont des patrimoines, des patrimoines vivants de réflexions et de pensées, pas seulement sur Dieu, mais aussi sur l’homme. »
Et Nicolas Sarkozy de justifier notamment la politique menée par le gouvernement pour le respect de la dignité humaine. « Cela, a expliqué le président devant la presse, explique la création du RSA, le revenu de solidarité active, mais également la création d’un contrôleur général des prisons, et même cela justifie la politique d’immigration du gouvernement ». Et voilà donc pour la vision très politique de la « laïcité positive » par le président Sarkozy.
Benoît XVI est revenu sur ce qui lui tient à cœur, les racines chrétiennes de l’Europe et le rôle civilisateur de l’Eglise. Seul point nouveau, son souhait de voir s’engager une nouvelle réfection sur ce qu’il appelle « le vrai sens de la laïcité » aujourd’hui. On le voit, on n’est pas loin de la « laïcité positive » de Nicolas Sarkozy.
« En ce moment historique où les cultures s'entrecroisent, je suis profondément convaincu qu'une nouvelle réflexion sur le vrai sens et l'importance de la laïcité est devenue nécessaire. »
La plupart des membres du gouvernement étaient là, au premier rang desquels, le Premier ministre, François Fillon. Manquaient effectivement une dizaine de ministres ou de secrétaires d’Etat. C’était le cas notamment d’Hervé Morin, le ministre de la Défense, qui est actuellement en Afghanistan aux côtés des familles endeuillées cet été. Se sont fait également excusés, le chef de l’opposition socialiste, François Hollande qui était invité, mais qui n’a pas souhaité être là. Egalement François Bayrou, le patron du Modem, qui n’était pas « fana » avait-t-il dit, de cette réception du pape à l’Elysée.
En fait, le seul représentant de l’opposition était un socialiste, le maire de Paris Bertrand Delanoë qui voulait par sa présence « rester dans la courtoisie et l’esprit de la République laïque », a-t-il dit.
Benoît XVI au Collège des Bernardins
Le pape, accompagné par l'archevèque André XXIII (g) et le secrétaire d'Etat du Vatican Tarcisio Bertone, prononce un discours au Collège des Bernardins, à Paris, le 12 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
Dans l'après-midi, devant les intellectuels au Collège des Bernardins, le pape a lancé une mise en garde contre « le fanatisme fondamentaliste », tout en soulignant qu'une société sans Dieu serait « une capitulation de la raison ».
« Un parterre de 700 invités parmi lesquels deux anciens présidents : Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. »
Le pape à Notre-Dame
Benoît XVI s'est ensuite rendu en papamobile à la cathédrale Notre-Dame où il a célébré les vêpres et prié pour l’ « unité de l’Eglise », avant de s’adresser, souriant, aux jeunes croyants.
Benoît XVI entouré de fidèles à sa sortie de Notre-Dame, à Paris, le 12 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
Dans son discours adressé aux jeunes rassemblés sur le parvis de Notre-Dame, Benoît XVI a dénoncé la superficialité de la foi et de la morale dissolue.
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