Article publié le 15/09/2008 Dernière mise à jour le 18/09/2008 à 11:18 TU
Du lait maternisé dans lequel on a retrouvé des traces de mélamine, une substance utilisée dans la fabrication de colle et de plastique et qui a l'avantage selon les industriels de donner au lait une apparence plus riche. Plus d'un millier de nourrissons sont malades et les chiffres progressent à grande vitesse, alors que les dirigeants chinois tentent en vain, pour l'instant, d'apaiser les familles.
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
De quelques centaines, ont est brutalement passé à plus de 1 200 malades, victimes du lait en poudre. Contaminés, tous ces nouveaux nés, parmi lesquels certains sont déjà dans un état grave, présentent les mêmes symptômes : des calculs rénaux accompagnés de saignements dans les urines.
Ce dernier chiffre a été rendu public en milieu de journée à Pékin par le ministère de la santé, selon lequel un deuxième enfant est mort après avoir consommé ce lait en poudre. Le communiqué officiel précise encore que 10 000 autres enfants seraient concernés.
Depuis 48 heures, le gouvernement a déployé les grands moyens pour apaiser les familles. Tous les enfants malades seront pris en charge gratuitement. Les stocks de lait Sanlu ont été retirés de la vente. La production a été suspendue. Des contrôles de qualité ont été ordonnés sur toute la chaîne de production des laits destinés aux enfants. Dix-neuf personnes ont déjà été interpelées dans le cadre de cette affaire.
Mais ces mesures apparaissent encore une fois très tardivement. Les autorités auraient été averties depuis plusieurs semaines. Le partenaire néozélandais du groupe Sanlu, qui détient 43 % du capital de l’entreprise chinoise, aurait adressé des mises en garde aux dirigeants chinois. Il a fallu attendre la mort d’un premier bébé, pour que le scandale éclate. Ce matin, le Premier ministre néozélandais a lui aussi accusé ouvertement les autorités chinoises de n’avoir rien fait.
Tous les bébés malades après absorption du lait contaminé sont traités en priorité et gratuitement.
(Photo : Flickr)
Toutefois, le gouvernement a reconnu de son coté, que l’ajout d’un produit chimique : la mélamine, dans le lait en poudre, était un acte délibéré de la part des dirigeants de l’usine. La presse de Hong Kong dénonçait déjà hier une pratique destinée à augmenter les bénéfices de Sanlu, une entreprise d’Etat, qui fournit l’ensemble des grandes surfaces dans toute la Chine.
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