Mauritanie

L’ombre d’al-Qaïda plane sur l’attaque contre l’armée

Article publié le 16/09/2008 Dernière mise à jour le 16/09/2008 à 06:06 TU

Une attaque menée par des combattants salafistes contre des militaires mauritaniens a fait plusieurs morts dans la nuit de dimanche à lundi, dans le nord de pays, au sud-est de Zouérat. Pour le moment, aucune déclaration officielle concernant le nombre exact de victimes, mais hier soir 4 familles avaient déjà reçu des condoléances de l’armée. Une dizaine d’autres soldats sont portés disparus. La menace terroriste revient ainsi sur le devant de la scène, dans un contexte politique brouillé, six semaines après le coup d'Etat.

L'attaque s'est produite à 70 km à l'est de la ville minière de Zouérate.
(Carte : RFI)

Pourquoi ces militaires ont décidé de partir en pleine nuit, dans une zone réputée dangereuse ? Les assaillants les attendaient-ils dans la passe de Tourine ? Avaient-ils anticipé leur embuscade ? Au lendemain de l’attaque, beaucoup de questions demeurent sans réponse.

Ce que l’ont sait, c’est que quatre véhicules militaires ont été pris d’assaut par des salafistes présumés. Armés de lance rockets, ils étaient visiblement très bien équipés. Pris sous les tirs, deux véhicules ont réussi à s’enfuir et à donner l’alarme.

Instabilité politique et menace du terrorisme

Mais hier soir, une dizaine de soldats manquaient toujours à l’appel. Les autorités mauritaniennes sont restées silencieuses toute la journée, ne cherchant ni à confirmer ni à infirmer les informations selon lesquelles, 12 militaires auraient perdu la vie dans l’assaut. Les soldats rescapés ont, quant à eux, été rassemblés sur une base militaire de à 30 km de Zouérate. Peut-être pour leur éviter tout contact avec la presse.

Depuis 2005, c’est la troisième fois que les forces armées sont la cible d’une attaque terroriste. La preuve que la Mauritanie demeure un pays fragile aux frontières poreuse. L’ombre d’al-Qaïda plane, en tout cas, sur l’assaut d’hier.

Juste après le coup d’Etat, le chef présumé du réseau islamiste dans le pays, avait appelé les musulmans à rejeter le régime mécréant du général Abdel Aziz.