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Soudan / Diplomatie / Justice

La CPI résiste à l'offensive en faveur d'el-Béchir

par  RFI

Article publié le 19/09/2008 Dernière mise à jour le 19/09/2008 à 10:27 TU

Le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.(Source : Conseil de sécurité/ONU)

Le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.
(Source : Conseil de sécurité/ONU)

L'Union africaine poursuit ses efforts pour demander au Conseil de sécurité des Nations unies de geler la procédure engagée auprès de la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir. L'UA est désormais appuyée, sous certaines conditions, par la France et la Grande-Bretagne dans sa requête. Face à cette activité diplomatique pour suspendre pour douze mois la demande du procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo de délivrer un mandat d'arrêt contre le chef de l'Etat soudanais, la Cour internationale n'a pas dit son dernier mot. 

Alors que le ballet diplomatique s'intensifie pour parvenir à obtenir une suspension de douze mois de la demande du procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo de délivrer un mandat d'arrêt contre le chef de l'Etat soudanais, les combats ont repris de plus belle au Darfour. Au même moment, la France et l'Angleterre ont discrètement proposé un accord au numéro un soudanais. Ils soutiendront la suspension des poursuites de la CPI contre le président soudanais contre un apaisement de la crise au Darfour et l'ouverture de négociations politiques.

Une initiative que Béatrice Lefraper, conseillère spéciale du procureur de la CPI à La Haye réprouve vivement : « Nous avons des éléments de preuves solides, les Etats le savent, nous avons un dossier solide contre Monsieur el-Béchir et tous les Etats ayant ratifié le Statut de Rome (créant la CPI, ndlr) mais également tous les Etats membres des Nations unies, puisque ce dossier du Darfour nous a été renvoyé par le Conseil de Sécurité lui-même ».

« Tous les Etats membres des Nations unies ont une obligation de coopérer avec la Cour, et nous avons la conviction que personne ne va essayer de brader la justice pénale internationale », poursuit la juriste.

« Pourquoi cette certitude? Parce qu’à l’heure actuelle, explique Béatrice Lefraper, vous avez les pyromanes qui sont dans la maison ; vous avez les criminels qui sont en face de tous ces Etats de la Minuad qui essaie de mettre en œuvre son mandat en face des travailleurs humanitaires ».

« Et nous savons très bien que tant que les pyromanes seront dans la maison, on peut envoyer des milliers et des milliers de pompiers, de soldats de maintien de la paix, de travailleurs humanitaires, de négociateurs, on n’ arrêtera pas les crimes au Darfour. Et tout le monde le sait », martèle Béatrice Lefraper.

Abdulwahid Nour

Leader du MLS, le Mouvement de Libération du Soudan

« La procédure engagée par la CPI a donné un espoir aux Soudanais et aux peuples du Darfour, l'espoir qu'un génocide ne peut être commis impunément. »

19/09/2008 par Olivier Rogez