Article publié le 30/09/2008 Dernière mise à jour le 30/09/2008 à 00:42 TU
Probo Koala, le navire qui a déversé des déchets toxiques dans la nuit du 19 août 2006, à Abidjan en Cote d'Ivoire.
( PHOTO : AFP )
Avec notre envoyé spécial permanent à Abidjan, Norbert Navarro
Pour les victimes des déchets toxiques du Probo Koala, l’ouverture du procès d’Abidjan, c’est tout à la fois un soulagement et une frustration. Soulagement car, deux ans après les faits, elles vont enfin pouvoir mettre un visage sur les exécutants du drame qui les a meurtries. Frustration car, pour beaucoup, les donneurs d’ordre et leurs relais locaux ne sont pas sur le banc des accusés. Mais le procès a ses règles, et les avocats leurs méthodes.
Ainsi Me Souleymane Diallo, qui conseille les travailleurs victimes de la zone de Vridi, sur le port d’Abidjan. Ses clients sont au nombre de 4000 et très peu ont été indemnisés : « Je souhaite d’abord obtenir la reconnaissance de mes clients comme victimes, ensuite leur indemnisation, et puis éventuellement qu’il y ait des sanctions. Que tous les auteurs, toute personne qui a participé de près ou de loin à cet événement malheureux, soient sanctionnés, de façon exemplaire. »
Tous les auteurs, directs et indirects, insiste Me Diallo sans les nommer. Dans le prétoire des ombres passent. A commencer par celle de Trafigura, l’affréteur du Probo Koala, qui a transigé avec l’Etat ivoirien pour obtenir l’abandon des poursuites à son encontre en échange de 100 milliards de francs CFA, 152 millions d’euros.
Mais si l’Etat s’estime quitte envers Trafigura, les victimes peuvent encore porter plainte contre cette multinationale. A condition de trouver un tribunal qui se déclare compétent. Gageure en perspective.
Avocat du barreau de Paris, l’un des artisans de l'accord entre Trafigura et l'Etat ivoirien
« Il est tout à fait imaginable que des victimes puissent engager un recours »
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