par RFI
Article publié le 09/10/2008 Dernière mise à jour le 09/10/2008 à 16:10 TU
Les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda se sont emparés de Rumangabo, un camp militaire situé à moins de 50 km de Goma, la capitale du Nord Kivu. Les combats à l'arme lourde se sont poursuivis toute la journée d'hier. L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a indiqué que près de 80 militaires des Forces armées congolaises blessés ont été accueillis à l'hôpital de Rutshuru. L’ambassadeur du Congo à l'ONU a affirmé hier soir que les forces rwandaises combattaient aux côtés du CNDP et qu'elles préparaient une attaque imminente sur Goma. La RDC demande que le Conseil de sécurité se réunisse pour faire pression sur le Rwanda.
L'ambassadeur de la République démocratique du Congo auprès de l’ONU affirmé hier à New York qu'une concentration de troupes rwandaises a été observée ces dernières heures dans la ville rwandaise de Gyseni, ville jumelle de Goma. Pour le moment aucune source n'indique que Kigali a l'intention de lancer un assaut sur la capitale du Nord Kivu et si c'était le cas, la Monuc (Mission des Nations unies au Congo) présente à Goma avec des milliers de Casques bleus serait forcement alertée. Pour certains observateurs plusieurs éléments pourraient expliquer ces accusations contre le Rwanda.
Elles permettraient aux autorités congolaises de justifier la sévère défaite de Rumangabo. Outre un bilan important en perte humaines du côté de l'armée congolaise. Les rebelles de Laurent Nkunda ont capturé une quantité impressionnante d'armement lourd.
Autre élément dimanche dernier le ministre congolais des Affaires étrangères a reçu une note verbale de son homologue rwandais. Dans cette note le Rwanda dénonce la présence dans les rangs de l'armée congolaises de combattants FDLR, les rebelles hutus rwandais, qualifiés de « forces génocidaires » par Kigali. Le gouvernement rwandais demande que cette dangereuse association cesse.
Les relations entre les deux voisins n'ont cessé de se dégrader ces derniers mois cette fois elles semblent bien proches de la rupture. « Cette réaction précipitée révèle l'affolement du pouvoir de Kinshasa », suggère un acteur politique congolais peut-être « une peur réelle de la rébellion et du voisin rwandais ». Reste à savoir maintenant quelle réponse donnera le Conseil de sécurité de l'ONU à la demande du gouvernement congolais.Sur le même sujet