par RFI
Article publié le 11/10/2008 Dernière mise à jour le 12/10/2008 à 13:44 TU
L'Europe pourra-t-elle garantir les dépôts de chaque citoyen, en soutenant des banques défaillantes ?
(Photo: Reuters)
Le plan d'action du G7 adopté à Washington a rappelé les principes sur lesquels les pays riches, y compris les Etats-Unis, s'accordent désormais face à la crise : garantie des dépôts pour les particuliers ; soutien de toute banque défaillante, quitte à nationaliser en partie l'établissement.
Directeur général du Fonds monétaire international (FMI)
« C'est un premier grand succès de la coordination qui se réalise au FMI : tout le monde est d'accord, à la fois sur la détermination, sur les mesures à prendre, sur l'orientation qui doit être choisie. »
A Paris, les 15 dirigeants de l'Eurogroupe, réunis à l'Elysée, devront « étendre » ces principes, selon les mots de la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, « voire même aller au-delà ».
Nicolas Sarkozy, hôte de cette rencontre, a pris soin de bien la préparer, en s'entretenant samedi avec la chancelière allemande Angela Merkel. A Colombey-les-Deux-Eglises, les deux dirigeants se sont félicités de leur parfaite identité de vue, désormais.
Nicolas Sarkozy recevra également Gordon Brown, le Premier ministre britannique, juste avant la réunion des quinze. Une belle occasion de montrer la nouvelle concertation européenne à l'œuvre et de faire savoir que les points de vue commencent à converger, désormais : l'Allemagne, qui refusait tout plan global de soutien aux banques, va dévoiler des mesures de renflouement général du secteur, comme en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
Adapter le pacte de stabilité
Les quinze pays de la zone euro vont tenter d'établir un document en forme de feuille de route, avec des dispositifs communs, pour garantir les dépôts des épargnants par exemple. Les pays de l'Eurogroupe le font déjà tous, pas tous au même niveau, on peut donc imaginer de nouvelles règles en la matière.
Il s’agira aussi d’adapter le pacte de stabilité et de croissance au contexte particulier de la crise, notamment en ce qui concerne les déficits budgétaires des Etats ou sur la concurrence.
Des règles plus précises en matière d'intervention des Etats seront peut-être définies, notamment en ce qui concerne la recapitalisation des banques, c'est-à-dire l'injection de fonds publics directement dans le capital des établissements, pour leur éviter de faire faillite.
C'est ce que viennent de faire le Royaume-Uni, l'Islande et les Pays-Bas. Et c'est ce que s'apprête à faire l'Allemagne, qui devrait dévoiler son plan à l'occasion de la réunion.
Semaine noire
Rien de bien nouveau donc, puisque ces pistes étaient déjà contenues dans la déclaration finale du mini sommet européen de samedi dernier.
Il y était déjà question d'une action « coordonnnée » et de « coopération » entre les Etats, et Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs déjà parlé de « doctrine » commune aux pays signataires.
Mais après la semaine noire que viennent de connaître les bourses du monde entier, les efforts des pouvoirs publics pour redresser la barre ne sont pas près de s'arrêter.
Le plan britannique face à la crise |
Le Royaume-Uni a beau ne pas faire partie de la zone euro, le plan dévoilé cette semaine par le Trésor britannique devrait largement inspirer les chefs d’Etat et de gouvernement des 15 pays qui ont actuellement en partage la monnaie unique. L’idée consisterait à consolider d’importance les capitaux des banques européennes, de mettre en circulation une masse considérable de liquidités, de garantir les dépôts et les dettes des institutions financières. Le canevas serait identique pour tous les Etats membres, mais chacun serait libre d’intervenir chez lui au cas par cas en fonction des besoins, des urgences et de la réglementation nationale, à la condition d’en avertir préalablement ses partenaires, et de veiller à ce qu’un sauvetage d’un côté d’une frontière n’entraîne pas une faillite de l’autre côté. Et le sort largement majoritaire de banques qui ont un gros volume d’activités dans deux ou plusieurs pays serait évidemment déterminé en commun par ces Etats-là. La riposte européenne serait donc harmonisée au niveau de la zone euro, mais modulable selon les pays. |
« Le plan annoncé cette semaine prévoit, d'abord, une nationalisation partielle des groupes financiers en diffculté à hauteur de 50 milliards de livres. »
A écouter
« Sur le fond, les pays émergents n'ont pas adopté le même plan d'action que le G7, pour tenter de sortir de la crise. »
12/10/2008