Article publié le 16/10/2008 Dernière mise à jour le 16/10/2008 à 13:26 TU
Malgré les milliards de dollars injectés dans le système financier, la confiance n'est toujours pas au rendez-vous.
(Photo : Reuters)
Les bourses continuent leur rechute, un peu partout dans le monde. Plongeon historique à Wall Street, les bourses d'Asie suivent, et ce jeudi matin, la situation n'est pas moins mauvaise sur les places européennes. Après le blocage du système financier, c'est la réalité, le ralentissement de l'activité économique réelle, qui plombe le moral des spéculateurs.
On revient aux fondamentaux en quelque sorte : c'est le classique ralentissement économique qui fait aujourd'hui paniquer les marchés.
Les craintes de récession des économies mondiales étaient déjà présentes avant que n'éclate la crise financière, et maintenant que les spéculateurs sont rassurés sur cette crise des liquidités, ils peuvent à nouveau se permettre de regarder les mauvais indicateurs de l'économie réelle, celle des entreprises donc.
On parle des Etats-Unis mais c'est aussi le cas en Europe, en France, en Allemagne, un peu partout donc, les prévisions de croissance sont très sombres, on sait que cela va entraîner une montée du chômage, une consommation en berne, bref, l'économie réelle ne se porte pas bien, la crise financière a agi comme facteur aggravant. Aujourd'hui on peut dire que c'est une seconde crise, ou plutôt un retour à la crise initiale, qui affecte les marchés.
Un mot quand même sur les plans de sauvetage faramineux qui ont été adoptés aux Etats-Unis et en Europe. Ces plans sont sensés soutenir l'économie réelle, en permettant aux banques de refinancer les entreprises et de relancer le crédit pour les ménages.
Mais le problème, c'est que la visibilité des marchés est tellement incertaine que les entreprises tablent sur une activité réduite, les industriels revoient déjà leurs productions à la baisse, c'est ce qu'a annoncé par exemple Airbus ce mercredi. Ce n'est plus le manque de liquidités mais le manque de perspectives qui effraie les marchés.
L'immobilier chinois frappé de plein fouet |
Avec notre correspondant à Shanghai, Joris Zylberman C'est fini… Les Shanghaïens n'investissent plus les yeux fermés dans des immeubles mirifiques. Avec la baisse des prix, tout le monde attend justement le meilleur prix pour acquérir le moindre mètre carré. Résultat, les ventes ont chuté de plus de 60% en un an. Or, comme dans toutes les villes chinoises, les taxes immobilières sont vitales pour Shanghai. La mairie a donc doublé son fond d'aide au logement pour le premier achat de 10 à 20 000 euros. Des mesures imitées à Hangzhou, juste au sud de Shanghai. Là, les autorités offrent même désormais le statut de citadin aux migrants qui achètent des maisons en centre-ville. Mais toutes ces politiques restent encore insuffisantes. Les villes qui avaient précédé Shanghai n'ont pas vu les ventes remonter. Le gouvernement central est en plein dilemme. Les investissements immobiliers représentent 10% du produit intérieur brut chinois. D'un côté, il faudrait des mesures plus favorables à l'achat. De l'autre, une aide publique trop franche augmenterait la colère populaire contre les promoteurs. A Shanghai comme ailleurs, on commence à craindre un scénario à l'américaine avec l'immobilier à l'origine de la crise. |