par RFI
Article publié le 17/10/2008 Dernière mise à jour le 20/10/2008 à 09:36 TU
Le principal enjeu du sommet de la Francophonie, qui s'ouvrira le 17 octobre au soir à Québec, porte sur la refonte du système monétaire international. Elle devrait passer par une plus grande régulation des marchés, un élargissement des pouvoirs du Fonds monétaire international (FMI) et et de la Banque mondiale, et une meilleure représentation des pays du sud, au sein de ces deux institutions.
A priori, les pays francophones devraient mandater le président français, Nicolas Sarkozy, pour qu’il plaide en faveur de ces mesures auprès du président américain, George Bush, qu’il rencontrera demain à Camp David. L’idée serait d’organiser très vite un sommet international sur ces questions.
Défense de la langue, réchauffement climatique et démocratie
Le 12ème sommet comprend cependant d’autres enjeux. En premier lieu, la défense de la langue française, à l'heure où le Rwanda choisit l’anglais. Ensuite, la lutte contre le réchauffement climatique, pas seulement au nord, mais aussi au sud. Et enfin, le combat pour la démocratie.
Lors de la cérémonie d’ouverture, prévue dans les prochaines heures, le siège de la Mauritanie sera vide. Pour tous les francophones, la libération du président renversé en août dernier, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, est une priorité.
Le Rwanda est-il encore un pays francophone ? |
Une trentaine de chefs d'état participeront au sommet de Québec. Mais les présidents ivoirien, Laurent Gbagbo et du Rwanda, Paul Kagamé, seront les grands absents de ce 12ème sommet de la Francophonie. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, la défense de la langue française est, pour la première fois, à l’ordre du jour d’un sommet de la Francophonie. Ce sont les Québécois qui ont insisté pour que le sommet se penche sur la question de la promotion du français. Il y a donc eu débat sur la défense et la promotion de la langue française, débat au cours duquel le délégué du Rwanda s’est interrogé sur l’avenir de la langue française. L’ancien chef de la diplomatie rwandaise, Charles Murigande, a affirmé, face à ses collègues interloqués, que la réalité du monde d’aujourd’hui veut que l’anglais soit incontournable. Et il faut en tenir compte. Le représentant du Rwanda a donc laissé entendre que la promotion du français était un combat d’arrière-garde, au grand dam des délégués présents. Et c’est le président rwandais qui a parachevé cette provocation, en déclarant à Kigali : « Dans la plupart des pays du monde, personne ne vous prêtera attention si vous parlez français ». Un pied-de-nez à la francophonie qui souhaite dans un projet de déclaration, que les opérateurs de cette francophonie se donnent une véritable politique de promotion du français. |
Sur le même sujet