par RFI
Article publié le 21/10/2008 Dernière mise à jour le 21/10/2008 à 06:48 TU
Il s'agit d'une aide à la recapitalisation qui n'est pas vraiment une nationalisation. En fait, ce qu'il faut bien comprendre dans le mécanisme qui va être utilisé, c'est que l'Etat va souscrire des titres qu'on qualifie de subordonnés et de préférentiels. Concrètement, cela signifie que l'Etat va apporter des fonds au capital des banques, mais sans avoir de droit de vote, et sans rentrer au conseil d'administration des établissements.
Il s'agit vraiment d'une mesure ponctuelle, et il pourrait y en avoir d'autres, dans laquelle l'Etat se comporte comme une sorte de super-investisseur. Alors les six principales banques françaises qui sont concernées sont : le Crédit agricole qui reçoit 3 milliards d'euros, BNP Paribas 2 milliards et demi, viennent ensuite la Société générale, le Crédit mutuel, les Caisses d'épargne et les Banques populaires.
Avec cette intervention, l'Etat tente en fait de remettre les établissements français au même niveau de solvabilité que leurs homologues européens et notamment britanniques, qui ont eux déjà bénéficié d'aides publiques au capital. Ce qui s'était d'ailleurs traduit ces derniers jours par de mauvais résultats en bourse des groupes français.
Contreparties
En échange de ce service, les banques prendront des engagements éthiques et économiques. Elles s'engagent en fait à jouer leur rôle, c'est-à-dire à financer l'économie. Et c'est d'ailleurs ce que les pouvoirs publics veulent mettre en avant.
Gouverneur de la Banque de France
Les marchés (...) ne sont pas capables de fournir les fonds propres correspondants. L'Etat apporterait dans cette opération les fonds propres nécessaires à l'expansion de leur activité de crédit.
Et pour réaliser cet objectif, les banques devront faire passer de 3 à 4% les crédits accordés aux entreprises, aux ménages et aux collectivités territoriales. Enfin elles devront respecter certains principes de gouvernance, notamment sur la rémunération des dirigeants et sur leurs indemnités de départ.
Des buts qui ont valeur d'argument dans le discours un peu équilibriste des pouvoirs publics : il s'agit de convaincre que cette aide n'est pas le signe de grandes difficultés, mais le moyen de rassurer les marchés pour éviter ces difficultés.