par Myriam Berber
Article publié le 30/10/2008 Dernière mise à jour le 27/11/2008 à 15:31 TU
Ces dernières semaines, de nombreux secteurs industriels en Europe, comme l’automobile, ont annoncé des suspensions d’activité dans leurs usines.
( Photo : Reuters )
Dans ce contexte, le président Nicolas Sarkozy a réaffirmé, jeudi 30 octobre 2008, devant les préfets, trésoriers-payeurs généraux (TPG) et représentants des principales banques, qu’un « pacte moral » avait été passé entre la nation et les banques pour faire face à la crise financière. Le chef de l’Etat a rappelé les banques à leurs engagements en matière de distribution de crédit après le plan de soutien au secteur financier mis en place par le gouvernement. « J'appelle les banques à leurs responsabilités. Dans les circonstances très exceptionnelles que nous traversons, les entreprises, notamment les plus petites, ont plus que jamais besoin de visibilité et de stabilité dans leurs financements bancaires », a argumenté Nicolas Sarkozy. Et d’ajouter : « Je demande donc aux banques, sauf exception incontestable, de ne pas renégocier les termes et conditions de leurs engagements actuels ». « Vous êtes fondés à demander des comptes sur la destination des sommes que l’ensemble des Français a prêtées au système bancaire ! »Nicolas Sarkozy s'adresse aux préfets et aux trésoriers-payeurs généraux
Des commandes industrielles en berne
Contrastant avec la situation de l’emploi en France, les chiffres publiés outre-Rhin pourraient paraître rassurants. Le nombre de chômeurs en Allemagne est passé en octobre sous la barre des trois millions, pour la première fois depuis seize ans, et ne touche plus désormais que 2,997 millions de personnes. Le taux de chômage brut se situe désormais à 7,2% en octobre, contre 7,4% en septembre.
Mais ces données n'augurent pas forcément d'une relative bonne santé de l'économie, comme le prouvent les carnets de commandes de plusieurs grandes entreprises industrielles allemandes. Le conglomérat MAN qui fabrique des camions et des moteurs a vu ses commandes chuter de 30% au troisième trimestre. Le géant de la chimie BASF et l’équipementier automobile Continental ont également corrigé vers le bas leur estimation de chiffres d’affaires pour 2008. D’importants secteurs industriels, comme l’automobile, sont déjà en difficulté. Plusieurs constructeurs ont d’ores et déjà annoncé leur intention de se séparer de milliers de travailleurs intérimaires pour contenir leurs coûts de production.
L’autre poids lourd de la zone euro, l’Espagne, a vu sa production industrielle reculer de 11,2% sur l’année. Un coup dur alors que le pays connaît une forte poussée du chômage. Selon les chiffres publiés fin octobre, le taux est maintenant à son plus haut niveau depuis 2004, à 11,3%.
La confiance dans la zone euro en chute libre
Quant à l’ensemble de l’Union européenne, les commandes industrielles ont baissé de 1,4% en août 2008. Des carnets de commande en diminution amènent les patrons de l’industrie à réviser en baisse leurs perspectives de production. D’où une chute brutale du moral des industriels dans la zone euro. La Commission européenne a publié un indice qui le démontre. La confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs de la zone euro a chuté de 7 points, pour atteindre 80,4 points. C’est le plus bas niveau depuis 1993. Il est même inférieur à celui enregistré après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Dans le reste des pays de la zone euro, la confiance s'est également effondrée à son plus bas niveau depuis 1993. Tous les pays de l'Union sont touchés. Parmi les grandes économies, les Pays-Bas (-11,3 points), la France (-6,5 points), ou l'Italie (-6,1 points), le sont particulièrement. La dernière mauvaise nouvelle, en date de ce jeudi 30 octobre 2008, émane de la croissance américaine. Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé de 0,3% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent.