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Chine/France

Rencontre Sarkozy-Dalaï Lama : la colère de Pékin

Article publié le 07/12/2008 Dernière mise à jour le 07/12/2008 à 05:41 TU

La réaction chinoise suite à la rencontre entre le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, et le Dalaï Lama ne s'est pas fait attendre.(Photo : Reuters)

La réaction chinoise suite à la rencontre entre le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, et le Dalaï Lama ne s'est pas fait attendre.
(Photo : Reuters)

La réaction chinoise n'a pas tardé après l'entretien d'une demi-heure entre le président français et le Dalaï Lama. L'agence officielle Chine Nouvelle qualifie ce matin cette entrevue d’« une rencontre peu judicieuse ». Un entretien prévu de longue date, à l'occasion d'une cérémonie commémorant le 25e anniversaire du Prix Nobel de Lech Walesa, à Gdansk, en Pologne. Le chef spirituel tibétain a posé un Kata, une écharpe traditionnelle, sur les épaules du président français. Puis les deux hommes ont parlé du Tibet. « Le Dalaï Lama m'a confirmé qu'il ne demandait pas l'indépendance du Tibet, et je lui ai dit combien j'attachais d'importance à la poursuite du dialogue avec les autorités chinoises », a déclaré Nicolas Sarkozy a l'issue de ce tête-à-tête. Le chef de l’Etat français a par ailleurs appelé la Chine à prendre cette rencontre avec calme et sérénité.

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Le communiqué de l'Agence Chine Nouvelle condamne l'entretien entre Nicolas Sarkozy et le Dalaï Lama, qualifié d'approche opportuniste, imprudente et manquant de perspicacité sur la question du Tibet. « Un acte peu judicieux, ajoute encore ce communiqué, qui froisse les sentiments du peuple chinois et sape les relations entre la France et la Chine ».

Un communiqué très attendu, et sans surprise, qui reprend les termes utilisés lors de rencontre du chef spirituel tibétain avec d'autres chefs d'Etat ou de gouvernement. 

Seule différence notable, évoquée ce matin par le China Daily, c'est la référence au général de Gaulle, un homme de vision et de courage, par opposition bien sûr à l'actuel président, objet des attaques très ciblées de la presse chinoise.

L’inquiétude des milieux d’affaires

Il faut maintenant attendre la suite des événements en évoquant l'imprudence française et la dégradation des relations franco-chinoises, le communiqué laisse entendre que ces trente minutes d'entretien pourraient avoir des conséquences.

Pékin n'a jamais parlé ouvertement de sanctions mais dans les jours qui ont précédé cette rencontre, la presse gouvernementale chinoise a largement relayé les appels au boycott de produits français par des internautes chinois. Les milieux d'affaires s'inquiètent d'éventuelles remises en cause de grands contrats, très facile puisqu'il s'agit le plus souvent de contrats passés avec des entreprises sous contrôle de l'Etat.

La balle est maintenant dans le camp de la Chine, sans que l'on sache précisément à quel moment et de quelle façon elle décidera d'en faire usage.

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