par RFI
Article publié le 05/12/2008 Dernière mise à jour le 06/12/2008 à 17:21 TU
Le guide spirituel tibétain Dalaï Lama et le président français Nicolas Sarkozy.
(Photos : AFP, Reuters)
Paquet Climat-énergie : la France espère des avancées
La Pologne, très réticente au paquet climat-énergie dans sa forme actuelle, a réussi à créer une minorité de blocage, constituée des neuf pays de l’Europe centrale, dont le secteur industriel reste très polluant. Ils craignent de voir leurs économies ruinées par les sommes qu’ils auraient à payer si le paquet climat-énergie était adopté sans modifications.
C’est justement le degré et la profondeur de ces modifications que doit négocier Nicolas Sarkozy en tant qu’actuel président de l’Union européenne lors d’un mini-sommet avec les chefs de gouvernement des neuf pays concernés. Il s’agit de déblayer le terrain avant le « grand » sommet de l’Union la semaine prochaine à Bruxelles.
Paris y tient d’autant plus qu’il s’agit du sommet qui doit clore la présidence française. Or elle présentait le paquet climat-énergie comme l’une de ses quatre principales priorités. Mais la tâche est rude et les diplomates européens ne sont pas du tout sûrs de pouvoir aboutir avant la fin de l’année. En effet, les intérêts au sein même de l’Union européenne divergent tellement en la matière que trouver une solution qui satisfasse tout le monde relèverait presque d’un miracle.
Les menaces de la ChineIl n'y a aucune surprise, l'agenda est formel : le rendez-vous entre le président Sarkozy et le chef spirituel des Tibétains est programmé depuis la mi-août, il aura lieu à 16h30 et la durée de l'entretien a été calée sur une demi-heure. Après plusieurs occasions repoussées, les deux hommes vont se voir et la portée symbolique de cette entrevue n'échappe à personne, surtout pas aux autorités chinoises qui y voient une provocation inacceptable et menacent la France de représailles commerciales.
« Le gouvernement chinois agite la menace des sanctions économiques contre la France. »
Directeur de recherche à l'IRIS, l'Institut de relations internationales et stratégiques
« La Chine a besoin de la France, beaucoup plus que la France n'a besoin de la Chine. »
Le Dalaï Lama a rencontré tous les présidents de la République française depuis une trentaine d'années |
Le président François Mitterrand avait rencontré le Dalaï Lama deux fois : la première en 1988, à l'initiative de son épouse Danielle Mitterrand, animatrice de l'organisation de défense des droits de l'homme « France libertés » ; la seconde en 1993, lors d'une rencontre dite « privée ». Le président Jacques Chirac avait rencontré le chef spirituel des Tibétains à plusieurs reprises avant d'occuper la fonction, notamment lorsqu'il était maire de Paris, et l'avait également rencontré une fois élu, lors d'un déjeuner de prix Nobel à la présidence, en 1998. Le rendez-vous de Gdansk constituera donc la quatrième rencontre entre un président de la République française et le Dalaï Lama. Jamais les précédentes entrevues n'avaient soulevé de telles tempêtes de protestations de la part des Chinois. C'est certainement le signe que les temps ont changé, que les succès de la Chine l'ont confortée dans ses nouveaux habits de superpuissance et qu'elle peut désormais négliger, voire manifester de l'hostilité, à qui bon lui semble quand elle le souhaite. D'autre part, avec l'installation à l'Elysée d'un président pro-américain, la France, en particulier, s'éloigne de sa vocation multipolaire dans laquelle les grands pays émergents, comme la Chine, contribuaient à l'équilibre diplomatique international. A cet égard, la France perd de sa plus-value diplomatique pour la Chine et la tension fragilise les relations économiques entre les deux capitales. Reste à mesurer la part de chantage dans les menaces proférées par Pékin. |
A écouter
« La Chine a un compte particulier à régler avec Nicolas Sarkozy parce qu'il lui a menti, les Chinois ont cru à sa parole à plusieurs reprises et puis finalement ils ont l’impression qu'il n’en fait qu’à sa tête… ».
06/12/2008
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