Article publié le 26/11/2008 Dernière mise à jour le 26/11/2008 à 23:28 TU
Pékin n’ira pas au prochain sommet Chine-Union européenne, initialement prévu le 1er décembre prochain à Lyon de même qu'il reporte le sommet France-Chine qui devait se tenir le lendemain à l'Elysée en présence du Premier ministre chinois Wen Jiabao. Les autorités chinoises n’avaient jamais pris une telle décision qui s’apparente à une sanction. La Chine ne supporte pas les contacts entre l’Europe et le Dalaï Lama. Elle condamne plus particulièrement Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence européenne. Le chef de l'Etat français devait rencontrer le 6 décembre le chef spirituel tibétain. La France déplore un geste de mauvaise humeur qui n'est pas « positif ».
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Pékin frappe fort après avoir, il est vrai, mis en garde l’Europe et la France en particulier. Depuis plusieurs semaines déjà, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et la presse chinoise se faisaient l’écho de cette colère montante des dirigeants chinois.
La Chine exprime sa très vive opposition à ces rencontres avec le Dalaï Lama. « Nous demandons à Nicolas Sarkozy de ne pas heurter la sensibilité de la Chine et de promouvoir un développement sans problème et des relations stables sino-françaises et sino-européennes ». Des mises en garde répétées jusqu’à l’annonce ce soir de l’annulation du sommet de Lyon.
Deux poids et deux mesures
Une réaction sans commune mesure avec celles qui ont suivi les rencontres de dirigeants américains et allemands avec le leader tibétain. S’agissant en particulier du président américain, George W. Bush a non seulement reçu le Dalaï Lama à la Maison Blanche, mais il a surtout participé à la remise de la médaille du Congrès au chef spirituel tibétain, et ce devant les caméras du monde entier.
Pourtant, le même porte-parole chinois s’était alors contenté de dénoncer l’accueil fait au Dalaï Lama à l’étranger, sans jamais critiquer directement les Etats-Unis, et aucune rencontre au sommet n’a jamais été remise en cause depuis cette date.
En agissant de la sorte aujourd’hui, les dirigeants chinois semblent faire peu de cas de la relation entre la Chine et l’Europe. Reste maintenant à savoir si la sanction se limitera à l’annulation de ce sommet de Lyon ou si Pékin est décidé à aller plus loin en lançant une nouvelle campagne contre les intérêts français ou européens en Chine.
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