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Dernière étape de la visite du Dalaï Lama

Article publié le 22/08/2008 Dernière mise à jour le 22/08/2008 à 07:24 TU

Le Dalaï Lama, lors d'une conférence à Nantes, le 16 août 2008.(Photo : Reuters)

Le Dalaï Lama, lors d'une conférence à Nantes, le 16 août 2008.
(Photo : Reuters)

L'accueil politique réservé au Dalaï Lama en France aura été très timoré, même si son séjour était, officiellement, d'ordre spirituel. Cédant aux pressions chinoises, le président français Nicolas Sarkozy a reporté au 10 décembre une éventuelle rencontre avec le chef spirituel tibétain. Jusque là discret, le Dalaï Lama a dénoncé la répression des autorités chinoises au Tibet dans un entretien au journal Le Monde.

Avec notre envoyé spécial à Lodève, Florent Guignard

Il y avait comme une pointe d’amertume dans la bouche du Dalaï Lama. « Si j’étais venu avec un agenda politique précis, dit-il au journal Le Monde, il y aurait eu de quoi être largement déçu ».

La classe politique française ne s’est pas bousculée pour l’accueillir. A l’image de la rencontre organisée presque en catimini, au Sénat, c’est à huis clos que le Dalaï Lama a exprimé, en France, ses craintes sur l’avenir du Tibet. Des propos très politiques lors d’un séjour officiellement d’ordre spirituel.

La socialiste Ségolène Royal s’est dite prête à aller au Tibet, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme est sortie de son silence et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à finalement, résolu ses problèmes d’agendas.

Face à la Chine, le président a cédé

Reste le président français, Nicolas Sarkozy. Le Dalaï Lama ne le rencontrera pas. Pas cette fois. Traité de carpette par l’opposition socialiste, le président français a cédé devant les pressions chinoises, d’abord en acceptant de se rendre à Pékin, malgré l’échec des discussions entre le gouvernement chinois et le représentant tibétain, ensuite en renonçant à rencontrer le  Dalaï Lama  pendant toute la durée des Jeux Olympiques.

Finalement l’Elysée a trouvé la parade : C’est Carla Bruni-Sarkozy qui représentera le chef de l’Etat français auprès du chef spirituel tibétain. Un premier rôle pour la première dame de France, mais d’après l’Elysée, il n’est pas prévu qu’elle s’exprime.  

Le Dalaï Lama dénonce la répression chinoise

Dans un entretien accordé au journal Le Monde, le Dalaï Lama a dénoncé la répression des autorités chinoises au Tibet, qui continue pendant les Jeux Olympiques. C'est la première fois, depuis le début de son séjour en France, le 11 août, que le chef spirituel tibétain s'exprime aussi franchement, même si les parlementaires qu'il avait rencontré la semaine dernière s'étaient déjà fait l'écho de certains de ses propos.

Ces propos ont été publiés jeudi, à la veille d’un rendez-vous dans l’Hérault avec l’épouse du président de la République, Carla Bruni-Sarkozy, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et sa secrétaire d’Etat Rama Yade.

 

Des militants appréhendés à Pékin

 

On sait que Pékin exerce des pressions sur le gouvernement français pour que ce voyage ne prenne pas une tournure politique alors que se déroule les Jeux Olympiques. Mais si, le Dalaï Lama autorise la publication de cet entretien sur la répression au Tibet et sur l’attitude du gouvernement chinois, à la veille d’une rencontre officielle avec les autorités françaises, ce n’est sans doute pas un hasard. Parallèlement, à Pékin, pour la première fois depuis le début des Jeux, dix étrangers ont été appréhendés par la police puis condamnés à dix jours de détention pour trouble à l’ordre public. La police n’a pas précisé leur nationalité, mais il s'agirait de militants américains pro-Tibet.


A Pékin, les tensions entre la Chine et la France semblent provisoirement retombées, et les incidents qui avaient suivi le passage de la flamme Olympique en France oubliés.

Pause olympique pour les inimitiés franco-chinoises

« Oublié, mais pas totalement pardonné. Pendant les Jeux Olympiques, la tension semble en tout cas provisoirement retombée entre la Chine et la France. »

écouter 02 min 30 sec

22/08/2008 par Stéphane Lagarde