France / Tibet

Le Dalaï Lama accuse Pékin de poursuivre sa répression au Tibet

par  RFI

Article publié le 13/08/2008 Dernière mise à jour le 14/08/2008 à 04:12 TU

La rencontre a été discrète, dans un bureau du Sénat, et cette fois le Dalaï Lama a troqué son discours spirituel contre un discours politique. Devant un groupe de parlementaires français, le chef spirituel et temporel du bouddhisme tibétain a dénoncé la poursuite de la répression chinoise au Tibet malgré les Jeux Olympiques. Selon lui, Pékin projetterait de renforcer sa politique de peuplement au Tibet après la compétition. Il a toutefois réaffirmé son soutien entier aux Jeux Olympiques. A l'issue de la rencontre, nombre de parlementaires se sont adressés à la presse et le Sénat a publié un communiqué qui résume l'essentiel des propos tenus par le Dalaï Lama.

Le Dalaï Lama accueilli au Sénat le 13 août 2008 par le sénateur UMP Louis de Broissia (g) et le député UMP Lionel Luca (d).
(Photo : Reuters)

Arrestations arbitraires, exécutions sommaires, tortures, ça va mal au Tibet, déclarent les parlementaires après leur rencontre avec le Dalaï Lama. D'après ce que leur a dit le chef de la communauté tibétaine en exil, c'est tout le Tibet historique (soit près de 40% de la Chine) qui est concerné par la répression et non pas seulement la province autonome du Tibet (telle qu'elle fut dessinée par les cartographes du président Mao). Selon eux, le Dalaï Lama décrit une nouvelle « révolution culturelle » en cours, réduite au seul Tibet (et consacrée aux seuls Tibétains).

Dans le reste du pays, les relations entre communautés sont tendues. Les Tibétains éprouvent la discrimination des Chinois, eux-mêmes convaincus que les Tibétains les détestent. Et c'est une première étape, assurent les parlementaires français. Selon les propos qu'ils rapportent du Dalaï Lama, la colonisation de la province va s'intensifier : après les JO, un million de Chinois non-tibétains vont être envoyés dans la région. Dans ces conditions, la jeune génération s'impatiente et devient critique à l'égard de la « voie médiane » soutenue par l'administration tibétaine en exil (et qui préserve les intérêts de Pékin).

Au final, et en dépit de son humour naturel, c'est donc un « Océan de sagesse » en proie à l'inquiétude que décrivent les parlementaires français dans leur communiqué, un homme qui appelle la communauté internationale à ne pas se laisser brimer par un régime totalitaire.