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Ghana

Duel serré pour la succession de John Kufuor

Article publié le 07/12/2008 Dernière mise à jour le 07/12/2008 à 16:48 TU

Les Ghanéens votent ce dimanche pour élire un successeur au président John Kufuor, qui se retire après huit ans au pouvoir, et choisir leurs 230 députés, deux scrutins qui font figure de test de maturité démocratique. Quelque 12,8 millions d'électeurs devaient voter dans 22 000 bureaux de vote. Ceux-ci ont ouvert à 07H00 TU. Le scrutin est clos à 17H00 TU et les premiers résultats devraient être connus dans les 72 heures. Pour cette 5e consultation depuis l'instauration du multipartisme en 1992, huit candidats sont en lice, mais l'élection devrait se jouer entre deux juristes de 64 ans : Nana Akufo-Addo, du parti au pouvoir, le Nouveau Parti Patriotique (NPP), et John Atta-Mills, ancien vice-président du capitaine Jerry Rawlings, du Congrès Démocratique National (NDC). Un troisième homme pourrait toutefois se glisser dans ce duel : Papa Kwesi Nduom, un homme d'affaires de 55 ans qui représente le Parti de la Convention du peuple (CPP).

Le président ghanéen, John Kuofor dépose son bulletin dans un bureau de vote d'Accra, le 7 décembre 2008. (Photo : Reuters)

Le président ghanéen, John Kuofor dépose son bulletin dans un bureau de vote d'Accra, le 7 décembre 2008.
(Photo : Reuters)

Avec notre envoyé spécial à Accra, Raphaël Reynes

Les premiers électeurs sont arrivés dès quatre heures du matin ici devant le bureau de vote installé dans la cour de l’école. Une demi-heure avant l’ouverture du bureau, une bonne cinquantaine de personnes attendaient déjà de pouvoir glisser leur bulletin dans les urnes.

Environ un millier des quelque treize millions d’électeurs ghanéens sont enregistrés ici et sont invités à choisir le député qui les représentera parmi les 230 que compte le Parlement. Ils sont surtout invités à choisir leur futur président parmi les huit candidats en lice à ce scrutin.

Policiers et militaires déployés

Les forces de sécurité sont mobilisées pour assurer le bon déroulement de ce scrutin. Policiers et militaires ont pu voter il y a cinq jours afin d’être déployés à travers le pays ce dimanche.

Pour l’instant, aucun incident sérieux n’a été constaté sur le terrain, mais le principal parti d’opposition, le NDC (Congrès Démocratique National), se plaignait ce matin de ce que la frontière avec le Togo soit fermée depuis hier soir.

Nous n’avons pas pu vérifier cette information mais, si elle s’avérait, elle pourrait, selon le NDC, empêcher les Ghanéens vivant de l’autre côté de la frontière de l’est du pays de se rendre aux urnes dans leur village. La région de la Volta est considérée comme un bastion de l’opposition.

Exemple de démocratie

Le véritable enjeu de cette élection, c’est le système démocratique ghanéen. Dans ce pays, souvent cité comme un exemple de démocratie, ce n’est que la seconde fois qu’un président sortant doit rendre le pouvoir. La première, c’était en l’an 2000. Jerry Rawlings avait alors achevé ses deux mandats de quatre ans et remis le pouvoir à l’actuel chef de l’Etat, John Kufuor, qui venait de battre son dauphin, John Atta-Mills.

Durant la campagne, le même Atta-Mills qui se présente pour la troisième fois a d’ailleurs posé et reposé cette question : « Si le NDC (Congrès Démocratique National) l’emporte, le NPP (Nouveau Parti Patriotique) rendra-t-il le pouvoir comme nous l’avons fait il y a huit ans ? ».

Les enjeux du scrutin

« Après deux mandats et 8 ans passés au pouvoir, c’est donc au tour de John Kufuor de laisser la place au vainqueur de ce dimanche 7 décembre 2008 ».

07/12/2008 par Raphaël Reynes

Un pays dépendant de l’aide extérieure


Les deux principaux candidats ont promis des emplois et du développement dans un pays qui connaît une corruption assez prononcée et dont l’économie dépend, pour beaucoup, de l’aide extérieure, tout en étant un « bon élève », selon la Banque mondiale.

La République du Ghana, deuxième producteur mondial de cacao et second producteur africain d’or, a connu des taux de croissance annuels de cinq et six pour cent. Cette tendance va sûrement être ralentie. Toutefois, un grand atout se profile après la découverte de gisements de pétrole offshore, dont la production doit débuter dans deux ans.

Après avoir traversé une époque agitée, marquée par des coups d’Etat et des affrontements ethniques entre 1966 et 1996, le Ghana semble être entré dans une période de relative stabilité politique. Ces élections sont souvent définies comme une sorte d’examen destiné à servir d’exemple à d’autres pays de la région. Toutefois, toute une série d'incidents ont émaillé la campagne électorale.

A écouter

Michel Arsenaut de la rédaction anglaise de RFI

« Vu de l’étranger, le Ghana c’est l’Afrique qui marche (…). Concrètement ça veut dire, qu’il y a un vrai multipartisme, on peut compter sur l’organisation d’élections transparentes, une commission électorale crédible, une véritable alternance politique et, détail important, la corruption est relativement faible ».

07/12/2008

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